Une voix chuchotante, un spleen feutré, des arpèges saturniens, Da Silva est une figure de l'intime. Qu'on se rassure, l'artiste reste accessible au large public, qui appréciera la sensibilité et la tendresse d'un répertoire enrichi par un très réussi troisième album, la Tendresse des fous. Un authentique road movie musical, qui se déroule sous des cieux pas toujours ensoleillés certes, mais qui fait défiler les paysages voluptueux de la mélancolie. Ce vendredi 12 mars, le voyage sera proposé à prix d'ami (22 €) à l'Espace Julien, où Da Silva partagera l'affiche avec Arno Santamaria en première partie : un nouveau talent, dont le jeu résolument rock et la voix porteuse équilibreront comme il faut ce premier plateau d'Avec le temps. Le lendemain, embarquement avec Miossec (première partie : Alexandre Varlet) pour un nouveau périple, cap à l'Ouest comme de bien entendu. Tangage et roulis au programme donc, avec un bourlingueur breton pas rangé des embruns. En guise de boussole, un septième album, le bien nommé Finistériens, petit chef d'oeuvre sculpté à quatre mains avec le compositeur Yann Tiersen. Mélodies ciselées, harmonies quasi symphoniques, pour sûr, le Miossec nouveau est arrivé, quoique... Le lyrisme cru au romantisme farouche qui a fait la marque du bonhomme depuis l'album Boire (en 1995 !) est toujours présent, et c'est très bien ainsi. À consommer sans modération...