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Ceci est enfin LaSemo !

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Dans le cadre somptueux du Parc d'Enghien, non loin de Bruxelles, le fantastique et atypique festival est de retour dans sa forme originelle. Son directeur, Samuel Chappel, détaille, pour Sortir, l'ADN de cet événement festif pluridisciplinaire et cette édition 2022 toute particulière.

 

Sortir : Pour commencer, pouvez-vous revenir sur la genèse de LaSemo ?

Samuel Chappel : Le projet est né en 2008. On est parti du constat que, d'un côté, le développement durable était souvent associé à quelque chose de négatif et que, d'un autre côté, les festivals étaient souvent un lieu de pollution, de gaspillage. On a voulu montrer qu'il était possible de s'amuser autrement. Et le meilleur moyen pour ça était d'organiser un rendez-vous festif pour le public réceptif, avec un travail de développement durable au sens large, c'est-à-dire incluant les enjeux sociaux, environnementaux et économiques, mais aussi tout un travail sur la dimension artistique, participative et intergénérationnelle.

 

Sortir : Sur ce point d'ailleurs, LaSemo se distingue de la plupart des propositions festivalières en incluant largement les familles.

SC : Tout à fait, ça fait partie de nos enjeux. C'est un gros travail, qui fait aujourd'hui la spécificité de LaSemo : à peu près un tiers du public sont des enfants. On a vraiment trois public différents : un public qui vient en famille – enfants, parents, grands-parents – un public plus jeune, qui vient faire la fête, et un public de trentenaires, quadras, qui a envie de vivre un festival dans un lieu plus beau, avec du confort. LaSemo propose d'ailleurs trois campings différents, un pour chacun de ces publics, qui se réunissent et partagent le festival, mais qui ont des attentes différentes pour la nuit.

 

Sortir : LaSemo attire aussi énormément grâce à son cadre exceptionnel. Le festival a-t-il toujours eu lieu dans le Parc d'Enghien ?

SC : LaSemo a d'abord été pendant 5 ans à Hotton sur l'île de l'Oneux, dans la province de Luxembourg. Depuis 2013, on est dans le Parc d'Enghien. On a changé pour plusieurs raisons, notamment le fait qu'on cherchait un lieu plus accessible, plus grand et qui offre plus de possibilités d'ambiances. C'est une autre spécificité de LaSemo : au niveau artistique, on propose un contenu très large, pluridisciplinaire, avec du cirque, du cinéma, de l'art de rue, de la musique évidemment, classique et actuelle... Ce parc, qui est un lieu magnifique, nous permet de créer des ambiances variées pour le public.

 

Sortir : Comment avez-vous fait pour maintenir les deux dernières éditions, dans le contexte très compliqué de la pandémie ?

SC : On a proposé en 2020 et en 2021 des événements très adaptés. En 2020, c'étaient des balades spectacles avec des capacités de 250 personnes. Les groupes se baladaient dans le parc avec des guides et faisaient des haltes pour des spectacles ou des concerts. On espérait au départ faire 4-5 balades, on en a fait 24 au final. En 2021, c'était un festival assis, deux fois huit heures par jour.

 

Sortir : Cette année on retrouvera donc le festival comme avant le covid ?

SC : Comme avant, je dirais même comme après, puisque c'est là qu'on est, avec une énergie particulière de la part du public, qui a besoin de retrouver la culture et des émotions. On sent qu'il y a cette attente et la joie de se retrouver et de revivre ça. On est pour l'instant au-dessus du niveau des réservations de 2019. C'est aussi une édition de combat. On est dans une période d'anxiété permanente, entre le covid, la guerre, l'inflation galopante. Et en plus un contexte qui n'est pas évident au niveau de l'organisation, pénurie de main-d'œuvre, de fournisseurs... Après, on a la chance de s'en sortir avec des fournisseurs qui nous sont fidèles et les bénévoles qui ont rejoint le bateau.

 

Sortir : Quelles sont les nouveautés de cette édition 2022 ?

SC : On est reparti sur pas mal de codes d'avant, mais on a pris des précautions par rapport au contexte covid. Les intérieurs, cinéma et cabaret, sont en pause pour cette année. On a continué à travailler sur l'aspect développement durable. On a repris certains contenus, comme la balade musicale qu'on avait lancée en 2018 et qu'on a améliorée. Idem pour la tour des contes, un endroit avec des conteurs. On a renforcé la dimension festive autour des scènes avec un espace blind-test, des fanfares, un DJ mobile sur une remorque-vélo décorée. On organise un départ groupé à vélo depuis Bruxelles et on a aussi ajouté un vélo musical. Mais la priorité cette année était de remettre en marche la machine.

 

Sortir : Quels sont vos coups-de-cœur parmi la programmation ?

SC : Je suis impatient de voir le concert de Ben Mazué, son seul concert en Belgique cet été. Il a eu la Victoire de la Musique du concert de l'année, personnellement j'aime beaucoup. J'ai très envie de voir Chico Trujilo, des artistes chiliens, des grandes stars là-bas. Thylacine aussi, super énergie. Il y a vraiment moyen de s'y retrouver je pense. Et puis, on a aussi plein de spectacles d'art de rue et notamment deux spectacles que j'ai adorés : Encore une fois de Tripotes la Compagnie, de la bascule coréenne très spectaculaire et très drôle pour toute la famille, et un spectacle plus intimiste qui s'appelle Cirque et Pique, un cirque de puces très chouette.

Publié le 07/07/2022 Auteur : Propos recueillis par Aurore de Carbonnières

 

LaSemo : les 8, 9, 10 juillet 2022, Parc d'Enghien, pass 1 jour : 0-48€, pass 3 jours : 0-98,5€, www.lasemo.be


Mots clés : festival Lasemo