Ce soir là, c'est un peu l'effervescence. Tout le monde papote en attendant que le noir se fasse dans la salle des fêtes. Quelques mots, rapides pour présenter le spectacle réunissant deux chorégraphies autour de musiques de Jean-Sébastien Bach. Et, quand vient enfin l'obscurité, c'est un silence quasi religieux qui s'installe dans la salle. Débute alors la musique et voilà que les corps des danseurs s'animent au rythme des chorégraphies complexes et impressionnantes. Lorsque revient la lumière, c'est le silence qui disparaît, soufflé par une vague d'applaudissements lesquels n'ont rien de policé mais respirent un enthousiasme sans doute communiqué par celui des danseurs. Dansewindows s'est arrêté le temps d'un soir. À l'issue de la représentation, les danseurs viennent au bord de la scène échanger avec un public quelque peu impressionné « Comment retient-on la chorégraphie ? », « Et la musique, elle vous sert à quoi ? ». Il y a là des familles, des seniors, des amateurs de danse et de simples curieux, tous venus découvrir le travail du Centre Chorégraphique National. Un travail de Carolyn Carlson en forme de parade amoureuse dans une petite arène avec un chat en guise d'arbitre et une série de compositions de Yuval Pick autour de morceaux de Bach. Porteuses d'un dynamisme communicatif, d'un enthousiasme contagieux et emmenées par un côté ludique attachant et à même d'emporter l'adhésion de tous, les deux pièces, le temps d'une petite heure emportent tout le monde au pays de la danse contemporaine, de ses mystères, mais aussi de sa poésie. Tout le monde n'est pas sûr d'avoir tout compris à la sortie (le faut-il vraiment d'aileurs ?) mais tous ont passé un bon moment. Il faut même rappeler les petites curieuses incapables de détacher leurs regards des danseurs. Le spectacle repart, demain il sera ailleurs. Mais ici, personne ne l'aura oublié. Dansewindows continue son petit bonhomme de chemin d'un coin à l'autre de la région, là où on voudra bien se montrer assez curieux pour l'accueillir le temps d'un soir dans une salle et, encore une fois, faire partager un peu de magie à un public toujours curieux et pas si farouche que cela.