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concerts

Début de soirées

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Les concerts reprennent, ou plutôt l’organisation de concerts est à nouveau permise : sous conditions, restrictions et évolutions. Mais ne boudons pas notre plaisir, nous sommes heureux de vous retrouver pour vous annoncer quelques bonnes nouvelles.

Ça fait du bien de reprendre le clavier pour écrire sur le retour des vrais concerts. Certes, ce ne sera pas encore comme avant. Ou alors comme avant cette troisième vague, celle que l’on aimerait appeler la dernière. Cette succession d’avants doit surtout être envisagée comme un avenant sur l’après. Raymond Devos aurait adoré mais contentons-nous de l’ici et maintenant.

Donc ça reprend. Pas exactement une explosion printanière, mais les germes sont là. On sort de l’hiver. Les salles n’ont plus vraiment de saisons et pour le spectateur il lui faudra scruter les calendriers des confinements et la météo épidémiologique. Dans les faits et dans le marbre de la loi, jusqu’au 9 juin pour les concerts en intérieur c’est jauge à 35% et une limite de 800 places, spectateur assis/distancié et même couché à partir de 21h. Pour les concerts en extérieur, mêmes règles mais jauge maximale portée à 1000. Ensuite et jusqu’au 30 juin, les jauges en intérieur passent à 65% (limite identique), stabulation toujours assise et distanciée pour les spectateurs et permission de 23h. Pour l’extérieur, on applique les mêmes principes mais on passe à 5000 spectateurs maximum et… on introduit la variable du pass sanitaire dès que l’on dépasse les 1000 spectateurs. En juillet fais ce qu’il te plaît ? Fin du couvre-feu, fin des limitations de jauges uniquement pour les spectacles assis. Reprise des concerts debout en extérieur avec une jauge de 4m2/spectateur et pass sanitaire pour les évènements de plus de 1000 personnes. Les protocoles sanitaires seront maintenus (masque, lavage des mains, distanciation physique, maîtrise des flux…). Sans oublier la supervision préfectorale de tout cela, où dans chaque département on observera de très près les taux d’occupation des services de réanimation et toutes les informations sur la circulation du virus.

Et pour prendre un verre ou une collation ? Les mêmes règles que pour les cafés et restaurants s’appliqueront.

Au regard de tout cela, beaucoup auraient dit « rendez-vous à l’automne ». Mais c’était sans compter quelques vaillants volontaires, dont l’économie et le cahier des charges autorisent cette prise de risques. Car risques il y a. Pas au niveau sanitaire : on l’a vécu en septembre et octobre, les salles de spectacle ont mis en place et appliqué (ce n’est pas un détail) des protocoles extrêmement responsables et sécurisés. Nous pouvons donc être rassurés sur cet aspect. Le risque réside dans la tortueuse équation : économie, mission culturelle, contraintes sanitaires, offre artistique, retour du public, calendrier acté et fluctuations du virus.

La Malterie, via le collectif Muzzix saute sur la reprise comme sur une promo Nutella. Dès le jour J, les jazz en acte, les musiques expérimentales et improvisées se donnent à voir et entendre. A prix modique (3€) et toujours à 18h, La Malterie résonnera des musiques de Beaumont/Bramnk/Orins (19/5), Stefan Orins Trio (20/5), Barbara Dang/Jérémie Ternoy (24/5), Ketchak (27/5), Incise & Cyril Bondi (31/5), Psalram (14/6)… Après cette cure d’abstinence de concerts, faites l’expérience de ces aventures musicales singulières. Du live à vivre.

Le Centre Culturel de Lesquin reprend également le harnais. Le samedi 11 juin n’étant pas disponible, la reprise des fameux 11h11 se déroulera le 12 juin. Pour ceux qui ne connaissent pas encore, le 11h11 est un rendez-vous gratuit les samedis matins où des groupes en devenir jouent dans des conditions professionnelles. Un rencard simple, efficace et souvent même des coups de cœurs. Adalta (12/6), Archipelago (19/6), Tubistes de l’ESMD (26/06), Almost Lovers (3/7), Les 3 Moustiquaires (10/07).

Le Grand Mix n’a pas tout à fait mis la caravane sur la boule. Son offre de restauration s’accommodera de l’évolution des protocoles, au niveau culturel un seul rendez-vous à ce jour mais une très belle proposition. Chevalrex (27/6), monture pop sertie de chanson moderne, a publié un bien bel album cette année. Ce discret sort de sa réserve et il se dit que pas mal de monde le traque déjà. En apéro, San Malo, le nouveau projet d’Aurélien Gainetdinoff (Okay Monday, Paprika Kinski, Yolande Bashing…) se la joue perso et passe de la méta-pop à la méta-chanson.

Sans craindre l’hydrocution, l’Aéronef replonge dans le grand bain. Pas un bain de foule, mais son dispositif 360° permet aux spectateurs d’enlacer, sans bouger de leur siège, la scène disposée au centre de l’habituelle grande salle. Au menu, forcément de la gastronomie musicale française. Quelles meilleures retrouvailles que ce plateau combinant Chloé & Vassilena Serafimova et Chamberlain (22/05), où comment anoblir l’electro sans renier son ascendance. Phoebe (25/05) est la nouvelle sensation nu-jazz/soul de la région. Repéré et accompagné par l’Aéronef, le groupe quitte sa pépinière pour une escapade « Belles Sorties » de la MEL à Templemars. Un hors les murs pour ces passe-murailles styistiques. Plus rustique, Blond Neil Young (28/5) dompte le grizzly en embrassant Neil Young et en s’enroulant dans les covers. Du post-punk assis, pourquoi pas avec Serpent et Structures (11/06), on pourra faire une chaise musicale au petit jeu des illustres influences. Mature ou juvénile, on ne vous demande pas de choisir entre Yan Wagner et Music on Hold (12/6), l’esprit pop se chargera de vous réunir. De Nouvelle Vague à la new-wave de Cure il y avait comme une évidence pour Marc Collin. Son projet Strange as Angels prend des libertés avec la bande à Robert tout en lui octroyant une dimension Lynchienne, présence de Chrysta Bell oblige. Lucie Antunes et Marc Melia (19/6) revisitent chacun la pop par le hors-piste. Croisée chez Moodoïd, Lucie Antunes a embarqué ses percussions, le clavier des Juveniles et le guitariste Franck Berthoux pour une cérémonie rythmique où electro et musique contemporaine ont leurs invitations, mais pas les ordis. Le claviériste Marc Melià est signé chez Crammed via son projet Lonely Drifter Karen et a enregistré pour le label de Flavien Berger et Gaspar Claus un opus dédié à son amour du clavier Prophet. Ils viennent en voisins, mais cela fait du bien de voir des artistes étrangers : les Suisses de Black Sea Dahu (20/06) viennent rappeler à l’americana ses racines folk européennes. Sébastien Tellier (24/6) est sans doute la « grosse date » de cette reprise, il fallait bien le moelleux des fauteuils du casino Barrière pour savourer son œuvre capiteuse. Fou du son toujours avec Molécule (26/6) et son projet Acousmatic annonçant une révolution sonore (multicanale et spatiale). Une expérience taillée pour la scène à 360°. La chanteuse Yseult (29/6) viendra en piano-voix célébrer sa récente Victoire de la Musique tout en partageant ses engagements pour les combats qui lui sont chers. Didier sans ses Wampas mais en duo (30/06) qu’est-ce que ça vaut ? En mode crooner, mais pas croulant, le vétéran revisite ses titres réarrangés par la pianiste TF Eliz. Une occasion de mieux saisir la poésie du clown chantant qui a toujours refusé de choisir entre Charles Trénet, The Meteors et la variét’ touch. Et puis un concert de Wampas où le public reste assis c’est trop précieux.

Publié le 19/05/2021 Auteur : Bertrand Lanciaux

Aéronef
168 Avenue Willy Brandt, Euralille
www.aeronef.fr

Centre Culturel de Lesquin
1 rue Camille Claudel, Lesquin
www.centrecultureldelesquin.fr

Le Grand Mix
5 place Notre Dame, Tourcoing
www.legrandmix.com

La Malterie
250 bis, boulevard Victor Hugo, Lille
www.lamalterie.com