Quand le projet de ce spectacle a germé, il visait à donner à voir (cf. le sens du mot 'hypotypose' dans un dictionnaire) des textes marquants, classiques ou moins, que l'homme et l'artiste ont croisé au fil de leur parcours. A mesure que s'affinaient les recherches, il est toutefois vite apparu évident à Jean-Marc Chotteau que déconnecter ces mots du contexte dans lesquels il les avait reçu n'aurait pas grand-sens. Le parcours docte parmi les plus jolis mots s'est donc lentement transformé en un regard plus personnel sur l'évolution d'un enfant puis d'un adolescent confronté au verbe. Evidemment, les textes choisis rythment régulièrement la pièce, sans pour autant en phagocyter le rythme ou le contenu, l'ensemble s'articulant avec la musique et (un peu) de vidéo pour rythmer une plongée à la rencontre des lettres et du théâtre.
Chronique intime mais aussi familiale et historique, le spectacle échappe à l'autobiographie satisfaite pour tendre davantage vers le regard universel, curieux et amoureux des belles lettres, dans le sillage de La conscience de Victor Hugo. Un double plaisir aussi qui permet de retrouver Jean-Marc Chotteau sur la scène où il fait joliment partager un morceau d'une histoire personnelle finalement très universelle.