Sortir : Comment est née l’aventure Ethnik Season, il y a maintenant sept ans ?

 

Nassima Mokeddem : L’asso Kultur Bazar a été montée pour l’organisation de ce type d’événements, où la danse et la musique se mélangent dans une optique transdisciplinaire. Le projet s’est développé sous l’impulsion de Nadège Herigny, une danseuse et chorégraphe toulousaine de tribal fusion qui se produit sur scène sous le nom de « Haza ». Ce qui est intéressant, c’est le mélange des publics, et l’univers que véhicule le concept. Il ne s’agit pas seulement de musique et de danse, mais aussi d’un imaginaire autour du voyage, des mystiques orientales, indiennes, amazoniennes… Ethnik Season, c’est le reflet d’un métissage de cultures.

 

Sortir : Qu’est ce que la « tribale fusion » ?

 

NM : C’est une fusion de danses contemporaines alliées aux danses hip-hop, orientales et indiennes. Chaque danseuse tribale a son propre univers. Certaines sont plus attirées par les esthétiques latines, d’autres balkaniques… Bien sûr, l’identité de l’artiste dépend aussi de ses choix musicaux. Le panel d’influences est vraiment très large.

 

Sortir : Au niveau visuel, la plupart des costumes évoquent la danse traditionnelle, alors que les références musicales semblent plutôt tendre vers les musiques actuelles.

 

NM : C’est un style de danse orientale moderne, appelé « ATS » (pour American Tribal Style Bellydance) aux Etats-Unis. En se structurant dans les années 90, ce style a évolué en même temps que les musiques actuelles. Petit à petit, il a fusionné avec des sonorités plus modernes.

 

Sortir : Le thème de cette septième Ethnik Season s’oriente vers le hip-hop. Pourquoi ce choix ?

 

NM : Cette année nous voulions vraiment mettre en avant les cultures urbaines, avec cette fusion entre les esthétiques hip-hop et tribal. Le festival se déroule sur 3 dates. En journée, nous proposerons des workshops avec Kali Tarasidou (Allemagne, hip-hop), Piny Orchidaceae (Portugal, fusion hip-hop) et Lamia Barbara (Italie, tribal fusion) au Centre Chorégraphique de Toulouse (quartier Jeanne d’Arc) et au studio Amplitude (quartier Bonnefoy).

 

Sortir : Comment se déroulera la soirée du 2 avril ?

 

NM : Il y aura bien sûr des performances de Haza (avec sa compagnie Marabyliane), accompagnée des trois danseuses que nous avons invitées, le tout dans une décoration urbaine agrémentée de projections Vijing. Nous avons aussi mis en place un concours de danse, pour mettre en valeur 5 compagnies de danse locale. Ils présenteront une performance inédite en début de soirée. Concernant la partie musicale, ce recevrons Tactical Groove Orbit, un percussionniste électronique (fusion dubstep, balkan beat, drum n'bass, musiques de film…), ainsi que GoldMunD qui assurera un live hip-hop inédit. Nous accueillions également Shamanic Technology de Bristol, et son style future bass !

 

Sortir : En sept éditions, peut-on dire qu’un public s’est créé à Toulouse autour de la tribal fusion ?

 

NM : Un noyau de fidèle s’est formé avec des personnes qui répondent régulièrement présents à l’événement. Ce qui est intéressant, c’est que ce public se renouvelle en fonction des esthétiques proposées. Le mélange fonctionne. Certains viennent pour la danse, d’autre pour la musique ou les deux ! L’année dernière, quand nous avons présenté le projet commun de Clozee et Scarfinger (« Clozinger »), les spectateurs étaient plutôt orientés bass music. Cette année, nous verrons. C’est ouvert à tout le monde, le plus important c’est d’être ouvert au mélange… et curieux !