Souvent invisible pour le public, la gestation d'un tel événement suppose en effet la participation à un parcours du combattant qui tient aussi du marathon : rassembler des partenaires, réunir des artistes, défendre une ligne artistique et passer sous les fourches caudines d'institutions publiques plus souvent promptes à serrer les cordons de la bourse qu'à les ouvrir largement. A force de conviction et de passion, les Toiles de la Ville ont, en deux éditions su prouver leur intérêt aux yeux des institutions et d'un public ravi de voir les artistes réinvestir les villes des plus petites (comme Anstaing, Tressin ou Willem) aux plus grandes (Lille , Béthune, Tourcoing ou Villeneuve d'Ascq). Car outre le large spectre des propositions artistiques, ce que le Prato et ses partenaires aiment à défendre au travers des Toiles dans la Ville c'est une culture ouverte et généreuse. Ainsi au fil des 80 représentations des quelques 30 spectacles qui composent la programmation de cette édition, on pourra trouver aussi bien de la création (Parasites de Moïse Bernier dont le collectif Galapiat Cirque sera présent tout au long du festival), un week-end festif (à partir du 10 octobre à la Gare Saint-Sauveur), ou des propositions originales (un banquet-cirque, La solitude de la voltigeuse à Péronne-en-Mélantois ou La Cosa de Claudia Stellato à Saint So) dispersées dans de nombreux lieux de la métropole.

Car outre l'immense travail accompli pour donner une cohérence artistique et une unité à l'évènement, les Toiles dans la Ville constituent avant tout une invitation à une double découverte : celle d'un réseau de partenaires rassemblés par la même envie de partager une culture généreuse et conviviale et celle d'artistes inventifs dont les propositions multiples et colorées ne s'épanouissent jamais aussi bien que devant un public curieux. Ca tombe bien, la région n'en manque pas.