Au fil de douze étapes s'étalant sur un peu plus de deux siècles et proposant de se plonger dans le regard d'environ deux cents artistes aux techniques très différentes, l'exposition illustre brillamment la manière dont l'idéal combattant et la glorification du combat ont peu à peu fait place à un désenchantement profond voire à une répulsion grandissante pour les choses de la guerre. De Géricault à Goya en passant par Fenton, Nussbaum, Otto Dix ou Jenny Holzer, le parcours propose une diversité d'approches et de supports qui, chacun à sa manière frappe l'oeil et l'esprit du visiteur.

Aux côtés d'oeuvres devenus célèbres, le musée fait également place à des artistes plus méconnus mais dont le travail participe du même mouvement global que des œuvres comme le célèbre Guernica de Picasso ou l'impressionnante photographie de Nick Ut, Vietnam Napalm 1972. En débordant du premier conflit mondial évoqué à toutes les sauces cette année, Les désastres de la guerre (qui tire son nom d'une oeuvre de Goya), plus qu'un évident plaidoyer contre les conflits et leurs cortèges d'atrocités, constitue une très belle démonstration du rôle et de la place de l'art et des artistes dans la société.