Mais qu’est-ce qui a bien pu se passer dans la tête de Samuel Ayache et Jeanne Candel pour imaginer un spectacle aussi fou ?

Mieux vaut tout de suite vous dire que cette histoire de crocodile cache celle de Didon et Enée mise en musique par Purcell au XVIIe siècle dans un opéra du même nom. Dans Le crocodile trompeur, un collectif de musiciens et chanteurs-acteurs bricolent au meilleur sens du terme un opéra ou plutôt un ovni qui ne ressemble à rien de connu. Exit l’idée de fidélité à un style ou à une musique. Ici, toutes les conventions explosent dans un cocktail entre jazz et impro rondement mené qui vaut d’aller y tremper ses oreilles. Sûr que Purcell n’aurait jamais imaginé qu’une joyeuse bande de jeunes musiciens bourrés de talent et un brin excentriques s’empare de son chef-d’œuvre. Mais l’essentiel est que nous prenions du plaisir à ce théâtre musical totalement iconoclaste qui fait passer le public du rire aux larmes.