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cinéma

Le dernier pour la route

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Hervé a eu sa dose. L'alcool, qui l'accompagne depuis tant d'années et qui, malgré lui, a pris une part grandissante dans sa vie professionnelle, personnelle et intime, est sur le point de tout lui prendre. Résolu à en finir, Hervé décide de partir se soigner dans un centre spécialisé, loin de tout et de tous.

 

 

L'histoire est vraie, en grande partie, c'est celle d'Hervé Chabalier, qu'il a racontée dans un livre éponyme. Celle d'un homme dépossédé de sa vie par la sournoise force de la « dive bouteille », un homme qui ne sait que faire pour s'en sortir seul. Enfermé, il découvre les ravages physiques provoqué par l'alcool et l'insidieuse dépendance qu'il génère. Il croise ceux qui s'en sortent, ceux qui replongent, ceux qui sont déjà accrocs à moins de 20 ans, ceux qui ont été jusqu'à boire de l'alcool à 90° pour étancher leur besoin, ceux qui « ne boivent plus pour se sentir bien mais pour ne plus se sentir mal » et découvre la difficulté de se faire se simple aveu : « je suis alcoolique ». Quelque peu maladroit, le film s'empêtre un peu dans le généreux et salutaire message qu'il entend faire passer, celui d'une mise en garde forte contre la dangerosité d'un produit considéré comme un bien de consommation (« l'alcool n'est pas du tout un produit comme un autre, il est très dangereux » résume l'auteur du livre). Cluzet, impeccable en ivrogne en quête de rédemption porte ce message comme il le peut sous l'oeil un peu plat d'une caméra qui hésite entre l'illustration et le procès à charge... sans jamais oser choisir. Le grand mérite de ce film sera peut-être de provoquer enfin le débat public d'envergure que tout le monde s'attache à repousser, c'est ce qu'espèrent de concert Philippe Godeau et Hervé Chabalier. Dans une société qui tend encore à plutôt regarder de travers celui qui ne boit pas, même 'un tout p'tit coup' de temps en temps, que l'alcoolisme ordinaire, rampant et généralisé à toutes les couches de la société (ce que le film a aussi le mérite de montrer), on ne peut que se dire qu'il reste un long chemin à parcourir.

 

Publié le 22/09/2009 Auteur : Guillaume B.


Mots clés : cinéma