Le hip pop de Wax Taylor

En trois mouvements, Wax Tailor a réussit à imposer auprès d’un certain grand public un genre musical à priori peu enclin à prendre racine dans le pays de la chanson française et du texte. Si la musique de Wax Tailor prend sa source dans la culture hip hop, elle n’en conserve que la texture sonore. Comprenez que Wax Tailor maitrise les codes et surtout les techniques du genre, scratchs, sampling et compagnies. Plutôt que de chercher un rappeur, le gaillard a fait le choix de suivre son instinct et de défendre sa musique à part entière sans recourir au texte, en tout cas de langue française. Peu de chance donc de séduire le public du rap et moins encore celui de la chanson. Pourtant, au terme de trois albums, Wax Tailor s’est forgé une réputation qui lui vaut non seulement quelques prix mais surtout de nombreuses dates complètes sur sa nouvelle tournée.

Il n’y a ni chance ou hasard dans cette affaire. Juste une évidence qui saute aux oreilles. La musique de Wax Tailor est accessible ce qui ne veut pas dire facile. Ce type a ingéré des tonnes et des tonnes de disques, en a saisi la substantifique moelle pour recréer un univers sonore bien ancré dans son époque. Il appelle cela du hip hop orchestral mais peu importe l’étiquette. Ce qui compte, c’est bien le résultat et l’effet produit. En l’occurrence, donner le sentiment de nouveauté tout en donnant l’impression à l’auditeur d’être en terrain connu. Bref, ce type a une capacité incroyable à produire des titres immédiatement mémorisables sans jamais sombrer dans la facilité ou dans le racolage. Et réussir ce difficile challenge n’est pas donné au premier bidouilleur car il ne suffit pas d’être un as de la technique. En somme Wax Tailor fait du hip hop à la manière des meilleurs groupes de pop.