Quel sera le moteur de cette nouvelle saison ?

Nous continuons dans les lignes tracées depuis notre arrivée, ouvrir le théâtre, en terme de mixité des publics et de spectacle vivant. Tout ceux qui se disent que le théâtre n'est pas pour eux : venez ! Nous voulons aussi construire un lien avec le public d'une année sur l'autre, bâtir de plus en plus de relations. Nous continuons sur la question de l'identité, avec la thématique pour cette saison : Portraits, formes, métamorphoses... En droit lien avec la nouvelle page de l'histoire du Grand Bleu que nous écrivons depuis 3 ans. Nous avons envie dans le monde qui est le nôtre de défendre au Grand Bleu un espace humaniste. Nous sommes tous pareils, et tous différents. C'est le rapport avec la construction de soi et l'écoute de l'autre. Dans un monde qui va de plus en plus vite, nous ne serons évidemment pas dans la nanoseconde ! Un enfant, un ado, ça prend du temps. L'humain, ça suppose du temps ! C'est engagé, et c'est convaincu. Le théâtre est un espace pour cela, avec un côté citoyen. Le droit à la culture n'est pas un vain mot. L'expérience acquise depuis 3 ans avec les publics nous conforte dans la certitude que c'est ce qu'il faut faire. Les gens souffrent, le théâtre est le lieu où se divertir, un lieu de joie.

 

Que recouvre ce thème Portraits, formes et métamorphoses ?

Nous sommes tous obligés de changer et nous adapter en permanence, mais jusqu'au faut-il s'adapter ? Nous continuons le travail sur l'identité. Quel est ce territoire où nous sommes nous-mêmes ? Nous construisons un parcours partagé, pour nous, le public et les artistes. Ce qui diffère de la consommation, juste venir voir un spectacle. Ce lieu se veut pluri et tans-disciplinaire : théâtre, danse, marionnettes, OVNI ! Le métissage artistique, surtout lorsqu'on s'adresse à un public jeune, est la meilleure manière de rendre compte du monde d'aujourd'hui.

 

Petit tour du côté de la programmation, les premières dates :

Des spectacles toujours intéressants pour les adultes : enfants et adultes ne verront pas la même chose, auront des regards croisés. On commence avec (29 sept-6 oct) de notre compagnon de route, Damien Bouvet. Il a proposé quatre spectacles l'an dernier, trois cette année : , dès 3 ans, Kifélozof dès 9 ans, FiniFini dès 13 ans, trois spectacles seul en scène. Pour le premier, il s'agit d'une métaphore d'un être humain qui né, un travail sur l'image, tandis que les deux suivants seront plus graves, liés à la mort et au vieillissement. Louise les ours (11 au 15 oct) est tiré du très beau texte de Karin Serres : une petite fille voit des ours partout, elle se fabrique un ami imaginaire, quand le monde est difficile. Une belle écriture contemporaine, un travail plastique intéressant, un dispositif scénique astucieux (des cubes de glace fondent...), qui relèvent de la fuite dans l'imaginaire, la peur de grandir, la glaciation... Y es-tu ? (18 au 22 oct), un travail sur qu'est-ce qu'avoir peur, sous forme de manipulation d'objets, et d'un incroyable théâtre d'ombres, en mouvement et en perspective. On est complètement saisi par ce que l'on voit.

 

Dites-nous quelques mots du travail avec le public.

Nous avons une ambition régionale, tout en restant un théâtre de quartier. Nous devons construire ce lien avec le quartier. Désormais au Grand Bleu, cinq personnes se chargent des relations avec le public, nous sommes en ordre de marche. Quelques exemples : nous proposons quatre salons de lecture par an au Grand Bleu, et beaucoup d'autres hors les murs, toujours dans l'axe de la programmation, l'envie de partager des textes. Nous proposons aux spectateurs un concours d'images. Un centre de ressources dans le hall du Grand Bleu permet de découvrir des livres et des films, prêtés par la médiathèque des Bois Blancs, en lien avec le spectacle à venir. Les élèves du Lycée Michel Servet préparent à chaque fois une déclinaison culinaire de ce que les gens vont voir. Ils viennent voir tous nos spectacles. Le soir, ils servent un repas complet pour 5€, à déguster avant ou après la représentation. Nous avons aussi des ateliers, mais ils sont déjà complets ! Nous allons constituer un comité de jeunes spectateurs. Nous travaillons avec les hôpitaux, les travailleurs sociaux, les acteurs culturels, à Cambrai, Béthune, Boulogne, à l'échelon d'une région : une soixantaine de représentations hors les murs, de septembre à juin, une deuxième programmation ! L'action culturelle est la partie immergée de l'iceberg. Le travail est cousu main avec le public. Nous voulons faire du Grand Bleu un espace qui soit un repère culturel, un lieu de sens pour les jeunes.