Quand Henry James écrit en 1898 The turn of the screw, il n’imagine pas que cette nouvelle - modèle du genre de la littérature fantastique - inspirera en 1932 à Benjamin Britten une de ses plus belles œuvres à la fois subtile et sensuelle. L’histoire de Flora et Miles, les deux enfants héros de la nouvelle de James qui vivent toute une série d’événements mystérieux et angoissants, avait tout pour fasciner Britten. Cette « tragédie psychanalytique », selon les mots d’Olivier Bénézech, le metteur en scène, est construite de manière freudienne. Quant au climat envoûtant de l’œuvre de James où flotte une étrange atmosphère et où l’inconscient a toute sa place, il est merveilleusement rendu par Britten - le plus grand compositeur britannique après Purcell - qui signe là une des plus étonnante partition du répertoire lyrique du XXe siècle.