4fefbb76f247b9a38035229461d4078b1336783f
Eb5642ba4fd0f3a4550da356ad7f005c5bda0237
Fermer
classique

Les histoire d'amour finissent mal...

1a04e05ee5429b12ebd205046ab214233e3c3830

Du 17 au 26 novembre, l'Opéra de Marseille accueille Samson et Dalila de Camille Saint-Saëns. Portée par l'Orchestre et le chœur de l’Opéra phocéen, cette version concertante y sera sublimée par une distribution de haute volée. L'occasion de revenir sur l'histoire mouvementée de ce fleuron du répertoire lyrique français.

Saint-Saëns a 32 ans quand il décide d’écrire un ouvrage lyrique sur l’histoire biblique de Samson et Dalila, tirée du Livre des Juges. Nous sommes en 1867 et d’autres musiciens ont déjà traité ce sujet : Rameau, Haendel, entre autres. Il confie le livret à un parent éloigné dont il a déjà mis en musique le poème Tristesse, Ferdinand Lemaire. C’est d’ailleurs sur le conseil de ce dernier qu’il opte pour un opéra, son intention première étant d’écrire un oratorio. Il commence par composer le grand duo du deuxième acte, mais l’écriture de l'œuvre entière s’échelonnera de 1868 à 1877. Après avoir donné, plusieurs auditions fragmentées des deux premiers actes, sans succès, il laisse provisoirement de côté son sujet et se consacre à la musique instrumentale. En 1870, il se rend à Weimar ou Franz Liszt, qui est directeur artistique du théâtre et des concerts, l’encourage à terminer son ouvrage et lui donne l’assurance qu’il le représentera à Weimar. Saint-Saëns reprend son travail avec ardeur et Pauline Viardot qui lui a inspiré le personnage de Dalila et à qui il dédicacera aussi l’opéra Samson et Dalila (intitulé à l’origine Dalila) étudie les parties vocales déjà écrites. Mais la guerre franco-allemande et les événements de la Commune qui se succèdent en 1870 et 1871 l’obligent à servir dans la Garde nationale de la Seine et à ralentir ainsi la composition. Ce n’est qu’en 1874 qu’il esquissera le troisième acte, près d’Alger.

Un fleuron du répertoire lyrique français

A l’initiative de Pauline Viardot, une nouvelle audition du deuxième acte est organisée pour un cercle restreint ; le succès est au rendez-vous, mais le Directeur de l’Opéra de Paris, présent, ne prend aucun engagement auprès de Saint-Saëns qui passe pour être influencé par Wagner. Le premier acte de Samson et Dalila avec orchestre, est donné, sans succès aux Concerts Colonne du Châtelet en mars 1875. Saint-Saëns devra attendre le 2 décembre 1877 pour voir son opéra triompher à Weimar dans une traduction allemande, grâce à Liszt. Malgré ce succès renouvelé l’année suivante à Bruxelles, l’Opéra de Paris s’abstient. Ce n’est qu’en mars 1890 qu’un théâtre français affichera l'œuvre et ce sera pour l’ouverture du Théâtre lyrique français à Rouen. L’ouvrage soulève l’enthousiasme du public et de la critique, accueil qui se renouvelle lors de la Première à Paris, au théâtre lyrique de l’Eden en octobre de la même année. En 1891, Samson et Dalila part à la conquête des théâtres de province, mais l’Opéra de Paris ne l’accueillera que le 23 novembre 1892, sous la direction du chef Edouard Colonne. Plusieurs autres productions marqueront également l’histoire du Palais Garnier, notamment avec Georges Thill, puis Mario Del Monaco et Denise Scharley sous la direction de Georges Prêtre.

  

Une distribution prestigieuse

Samson et Dalila continue d’être régulièrement à l’affiche dans le monde entier en version scénique ou en version de concert et reste avec Carmen de Bizet et Faust de Gounod l’un des fleurons du répertoire lyrique français. A l'Opéra de Marseille, Samson et Dalila seront incarnés par Torsten Kerl et Olga Borodina. La premier est l’un des Heldentenors les plus prisés au monde, qui se produit dans les salles de concerts et les opéras les plus prestigieux et figure fréquemment à l’affiche de festivals de renommée internationale : Bayreuth, Salzbourg, Edimbourg, Glyndebourne… Quant à la seconde, elle a fait sa première apparition triomphale européenne au Covent Garden de Londres en 1992 aux côtés de Plácido Domingo dans Samson et Dalila justement.

 

Publié le 01/11/2010 Auteur : Source : Opéra de Marseille

Le 17 novembre à 20h, le 20 à 14h30, les 23, 26 à 20h à l'Opéra de Marseille, rue Molière. Tarif: 65/10 euro(s). Tel.04.91.55.11.10 http://www.marseille.fr


Mots clés : classique