Deux mondes entrent en collision : celui de France, ouvrière licenciée de l'usine de Dunkerque où elle travaillait, et celui de Steve, trader à la City, récemment muté à Paris pour prendre en charge une nouvelle branche de son entreprise, et continuer à lui faire amasser beaucoup d'argent, en vendant et revendant des parts de marché. France, bouillonnante et souriante, à la recherche d'un nouveau travail pour assurer la subsistance de ses trois filles, émigre à Paris, et devient femme de ménage chez Steve, froid et fermé, coupé du monde. Notre ouvrière dunkerquoise découvre le monde du luxe et l'implacabilité de la bourse. Les messages délivrés par Klapisch trouvent leur résonance dans le contexte de crise que nous subissons tous : l'inhumanité des banquiers, qui continuent à tirer leur épingle du jeu, pendant que le monde ouvrier se sent abandonné, licenciements à répétition pour faire monter le cours de la bourse. Ce film « ne parle pas de l'opposition entre les riches et les pauvres, mais du rapport entre le virtuel et le réel », défend le réalisateur. Malgré tout, le traitement reste assez manichéen, parfois un peu simpliste, peut-être aurait-il fallu aller encore plus loin dans les revendications et la dénonciation. Trop timide Klapisch ? Il n'empêche, les acteurs, attachante Karin Viard et glacial Gilles Lelouche, assurent, et réussissent à construire des personnalités plus contrastées qu'il n'y paraît. Les passages humoristiques, nombreux, restent très réussis. Sans oublier des instants réellement touchants. Et puis, on apprécie d'apercevoir Dunkerque, le port et ses milliers de conteneurs ou l'immense plage de Malo.