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classique

Macbeth, un polar humoristique ?

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Oubliez les mises en scène guimauves des opéras de Verdi et ne ratez pas cette version décapante créée à Glyndebourne en 2007 et reprise à Lille avec une nouvelle distribution 

 C’est le chœur qui ouvre l’action et qui tout au long de cet opéra aura une place de choix. Un chœur - celui de l’Opéra de Lille - magnifiquement présent aussi bien scéniquement que musicalement.

Trois caravanes occupent la scène avec une bande de gitans chantants en kilts qu’on a tout d’abord du mal à identifier. Puis on décrypte petit à petit les histoires de clans qui se trament et la présence des sorcières que l’on reverra par la suite.
La mise en scène de Richard Jones (version Glyndebourne) reprise à Lille par Geoffrey Dolton déborde d’énergie et d’inventivité jusqu’à tirer le drame shakespearien vers la tragicomédie tendance kitsch. D’une redoutable efficacité et entièrement au service de l’action, elle rend le propos très facile à suivre et apporte une bonne dose d’humour dans une histoire qui n’en a pas. 
Le sang versé ne s’efface jamais

 Macbeth prend goût aux nuits sanglantes et à l’usage de la hache. Le voilà néanmoins qui vacille et hésite, mais Lady Macbeth séduite par « la volupté du trône » est là pour lui rappeler ses devoirs d’assassins. Un vrai suspens s’installe et cette version décalée de Macbeth se regarde comme un polar, ou une bande dessinée tout en s’écoutant comme un opéra.

Le chemin du pouvoir est parsemé de crimes, mais malgré la terrible folie meurtrière de Macbeth, on passe du rire aux larmes. Qui résisterait à la fameuse scène du chaudron des sorcières s’activant autour d’une gazinière démodée ou celle de Lady Macbeth devenue folle qui enfile une tonne de gants blancs jetés dans une machine à laver histoire de faire disparaître les tâches de sang sur ses mains ?
L’orchestre national de Lille est galvanisé par le chef italien grand spécialiste de ce répertoire, Roberto Rizzi Brignoli que l’on avait déjà pu apprécier à Lille dans Rigoletto en 2008.
Seul petit bémol peut-être dans ce beau spectacle de clôture de la saison, la difficulté de Susan Maclean (Lady Macbeth) à grimper dans les aigus…

Publié le 09/05/2011 Auteur : Françoise Objois

Du 7 au 27 mai 2011. Opéra de Lille. Tarifs de 5 à 64 €. Tél.0820.48.9000.

www.opera-lille.fr 


Mots clés : classique