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classique

Monsieur de Pourceaugnac

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La comédie ballet de Lully-Molière revisitée à Tourcoing par Vincent Tavernier, Marie-Geneviève Massé et François Lazarevitch.

 La saison des 30 ans de l’Atelier Lyrique de Tourcoing se poursuit avec Monsieur de Pourceaugnac et l’invitation que Jean-Claude Malgoire a faite à l’équipe des Malins Plaisirs de Vincent Tavernier, rompu à ce répertoire qu’il affectionne particulièrement et grand défenseur devant l’éternel du «goût français ».

Autant dire, deux heures entières de régal où la langue de Molière dialogue avec finesse et bonheur avec la musique de Lully. Imaginons… Nous sommes en 1669 à Chambord. C’est l’automne, la période où la cour aime à se divertir avant les rigueurs de l’hiver et le retour à Paris. Louis XIV qui a 31 ans demande à Molière et à Lully pour la cour en villégiature, un divertissement comme savent si bien le faire les deux créateurs de l’opéra français qui un an plus tard écriront ensemble Le Bourgeois Gentilhomme que ce Monsieur de Pourceaugnac pourrait d’ailleurs bien préfigurer.
 

 

«Ne songeons qu’à nous réjouir, la grande affaire est le plaisir » (Molière)

 Oubliez tous vos souvenirs scolaires à propos d’un Molière éventuellement ennuyeux car Vincent Tavernier qui a déjà monté avec la chorégraphe Marie-Geneviève Massé Les Fâcheux et L’Amour médecin a merveilleusement exploité cette alliance réussie de la farce à l’italienne et du divertissement à la française. On s’amure ici sans retenue, on rit aussi beaucoup et l’on savoure la virtuosité de ce spectacle sur un rythme endiablé. De rebondissement en rebondissement, l’intrigue file à toute allure et se déroule comme dans un livre d’image aidée en cela par les décors qui rappellent les jeux de construction de notre enfance au sein desquels évoluent des personnages aux costumes très colorés évocateurs d’un Grand Siècle imaginaire. Tout semble se liguer contre Monsieur de Pourceaugnac « esprit épais » incarné par un Pierre-Guy Cluzeau en grande forme. Habillé de rouge vif de la tête aux pieds (le ridicule ne tue pas, quoique…), il n’en finit pas de se faire berner, notamment pas les médecins - cible habituelle de Molière - obsédés du clystère devenu ici géant et du lavement. Les avocats ne sont pas épargnés non plus mais l’amour triomphera ! La partition de Lully, bien que peu fournie est interprétée de main de maître par Les Musiciens de Saint Julien dirigés par François Lazarevitch. Grâce aux intermèdes dansés et chorégraphiés avec une belle inventivité dans une veine néo-baroque par Marie-Geneviève Massé, on est vite éblouis et l’on ressort de ce spectacle des étincelles plein les yeux, regonflé à bloc après cette petite cure de joie de vivre bien salutaire par les temps qui courent !

Publié le 01/02/2012 Auteur : Françoise Objois

11 et 12 février 2012.

Théâtre Municipal de Tourcoing. Tél.03.20.70.66.66.
 

Mots clés : classique