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Stuart Seide ou le théâtre en héritage

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Né à New York dans une famille d’émigrés juifs d’Europe Centrale, il a grandi à Brooklyn, et fréquenté l’Université de New York où inscrit en maths et en science, il découvrit par hasard le théâtre dans un atelier universitaire. Séduit par la qualité de vie et la sensation unique que procure le  plateau, il persévère et passe en même temps sa licence de théâtre et sa licence de maths. Voilà le jeune Stuart lancé dans une carrière de comédien dans l’Amérique de la fin des années 60, entre les petits boulots de chauffeur de taxi ou de prof de maths et les premiers rôles. Et puis un déclic s’opère en voyant Jean-Louis Barrault dans « Les enfants du Paradis ». Il faut qu’il travaille avec lui… Un jour, la chance sera au rendez-vous et la passion du théâtre français aidant, le jeune américain francophile débarquera à Paris, rencontrera d’autres jeunes acteurs et fondera avec eux en 1972 la compagnie «  Khi », en référence à ce centre d’énergie que connaissent bien les pratiquants d’arts martiaux.

« Je suis prêt à me battre pour un théâtre de la générosité, un théâtre où l’on veut parler aux êtres humains de l’humanité. » Stuart Seide

Sortir : Dans votre travail, c’est l’acteur qui est au centre ?
Stuart Seide : Je reste fidèle à Grotowski que j’ai beaucoup pratiqué plus jeune. C’est l’acteur qui m’intéresse le plus au monde. Quand le théâtre est fort, l’expérience ne ressemble à rien d’autre, elle fait exploser les murs. Le théâtre, c’est d’abord, des acteurs en chair et en os qui font preuve d’une virtuosité physique, émotionnelle, sensible et intellectuelle. Le théâtre, c’est cette rencontre d’un groupe d’être vivants qu’on appelle les acteurs face à un autre groupe, les spectateurs. Nous venons tous de la même planète pour parler des choses que nous avons en commun.

Sortir : 10 ans à la tête du Théâtre du Nord, un point d’étape ?
Stuart Seide : C’est très réconfortant de savoir que son travail trouve un écho dans la cité. Je suis content qu’on ait pu pendant ces 10 ans réaliser plusieurs choses. La rénovation de l’Idéal qui est un outil nécessaire et indispensable pour ce théâtre qui marche sur 2 pieds, l’un dans un quartier populaire de Tourcoing et l’autre sur la Grand Place de Lille. Le fait qu’une programmation en langue étrangère soit devenue un acquis au moment de Lille 2004. Le dernier point, c’est la création de l’école. Je pense que tout grand théâtre doit avoir son école et que toute grande école doit avoir son théâtre.

Sortir : Vous avez travaillé cette année pour Lille 3000 sur l’Europe de l’Est, ça a été un retour aux sources pour vous, ce théâtre ?
Stuart Seide : J’ai été à la fois ravi et en même temps déconcerté ! Il y a tellement de choses… Aller à Bupapest fut pour moi important, mon père était né à l’extrême Est de l’Empire austro-hongrois, pas loin de la frontière polonaise. Dans « Vents d’Est », il y aura 5 spectacles dont 4 en langues étrangères représentant un petit bout de la créativité théâtrale de là-bas. Deux spectacles hongrois, un croate, un polonais et le cinquième macédonien, sera joué en français par les élèves de l’EPSAD pour leur spectacle de fin d’étude.

Sortir : Comment voyez-vous les 10 prochaines années du Théâtre du Nord ?
Stuart Seide : Ce théâtre, j’espère, restera un théâtre d’envies, d’engagement, On ne mets pas le pied sur le plateau si on n’a pas quelque chose à dire. Peut-être un espoir que le théâtre soit à la hauteur de l’attente du public. C’est étonnant, la soif, la demande qui existe là. Ils veulent aller loin ! Je veux que ce théâtre reste exigeant, généreux, et ouvert. Cette métropole mérite ça. Il faut que nous, artistes, soyons à cette hauteur là.

 

Publié le 02/02/2009 Auteur : Françoise Objois

Théâtre du Nord : 03.20.14.24.24. www.theatredunord.fr


Mots clés : théâtre