C’est dire l’importance dans la vie lyrique régionale des quatre représentations signées Jean-Louis Martinoty, Emmanuelle Haïm, François Raffinot dont le Théâtre des Champs-Elysées a eu la primeur. Ce grand monument de la musique française baroque est familier d’Emmanuelle Haïm – en résidence avec Le Concert d’Astrée à l’Opéra de Lille depuis 2004 – qui l’avait déjà abordé avec William Christie en 1998, lequel avec de jeunes stagiaires du Festival d’Ambronay avait ressuscité l’histoire du jeune prince Thésée, fils d’Egée marié à Médée la magicienne, qui essayera de le faire empoisonner par son père. Du tragique comme on l’aimait tant au XVII ème siècle, mais aussi et surtout du merveilleux, des ballets, de la comédie, des chœurs …
Thésée, le retour !
Comme toutes les tragédies lyriques de son temps, Thésée présente un prologue à la gloire du Roi et cinq actes comportant chacun un ballet. Jean-Louis Martinoty, en toute logique, a situé l’action à Versailles, côté château et côté jardin. Il a travaillé en deux dimensions plutôt qu’en trois pour que le décor ne vienne pas gêner la réalité théâtrale. Quant aux costumes, ils sont « d’époque ». Emmanuelle Haïm à la tête de son concert d’Astrée insuffle à la musique du Grand Siècle qu’elle affectionne toute l’énergie dont elle est capable. Un Happy Day particulièrement étoffé qui associe l’opéra et le Palais des Beaux-Arts accompagne les représentations de Thésée. On pourra chanter à la manière de Lully, s’initier à la danse baroque, s’imaginer à la cour de Louis XIV et goûter concerts et divertissements musicaux qui nous feront voyager dans la musique baroque française.
Publié le 04/03/2008