Tourcoing Jazz Festival

Le Tourcoing Jazz est un temps fort, pas une démonstration de force. La nuance est de taille et fait partie de son ADN. Ce qui lui vaut de susciter curiosités, bousculer les stéréotypes, perpétuer et renouveler ses publics. Une ouverture qui ne trahit ni ne renie jamais la chose ou la cause jazz. Simplement, une ligne artistique résolument jazz par conséquent incompatible avec le purisme ou le corporatisme. S’il est difficile de définir, cerner le jazz, la programmation du Tourcoing Jazz est une invitation à « vivre en jazz » durant une semaine.

Pas vraiment une promenade de santé mais absolument pas un marathon. Ici tout se passe en condition concert, dans de vraies salles, sans chrono pour imposer le tempo. Libre à chacun de picorer ou de festoyer. Le menu est copieux, parfois audacieux, avec plats traditionnels revisités et nouvelles sensations auditives : Dianne Reeves, Stanley Clarke Band, Rhoda Scott quartet, You Sun Nah, Manu Dibango, la richesse de la créolisation de Calypso Rose et Mario Canonge, la british invasion Alfa Mist ou Kokoroko, l’impériale Mélissa Laveaux, l’impeccable duo Stéphane Belmondo et Sylvain Luc, The Amazing Keystone Big Bang et son hommage à Ella avec Célia Kaméni et Hugh Coltman en guests, Bojan Z-Eric Legnini-Pierre de Bethmann-Baptiste Trotignon pour croiser pianos et Rhodes, Brugge Wesseltoft en compagnie de la section rythmique d’EST, un « Debussy on Jazz ! » où le Quatuor Debussy échangera avec Jacky Terrasson, Vincent Peirani et Franck Tortiller, les progressifs Sun Dew, l’orientalisme inspiré de Sophie Alour Quintet, le cross over folk-world-jazz de Blick Bassy, les pas de côté d’Anne Paceo et Chassol… Tourcoing et Jazz sont des mots qui vont très bien ensemble.