Un troisième album et plus de quinze ans d’activité dans la scène électronique française. Pouvez-vous nous parler de votre parcours ?

J’ai commencé en 1996. Mais j’étais très lent, à l’époque c’était juste un hobby : j’étais étudiant et je voyageais beaucoup. J’ai quand même sorti un disque sur un petit label dijonnais. A la fin de mes études, je me suis donné quelques mois, puis il y a eu l’Ep Poney. Ça a commencé à bien marcher et j’ai pu commencer à tourner. Après j’ai pu monter mon label : Citizen Records.

Comment définiriez-vous votre esthétique au sein des musiques électroniques ?

J’ai toujours du mal à définir mon style, car il change beaucoup selon les époques. Ça peut désarmer mon public. Je n’arrive pas à faire autrement. J’ai eu une période très techno à mes débuts, et  je suis passé par des sonorités rock début 2000 pour évoluer vers des morceaux disco quelques années plus tard. Là je fais plutôt un mélange entre disco et musiques de rave.  Ma ligne conductrice ça reste « le dansant ». Dans tous mes morceaux, on peut retrouver du disco. Même quand ça n’en est pas. J’ai aussi traversé des périodes où ma musique était marquée par les groupes anglais et le son électro-rock.

Vous avez connu la « période Daft Punk » et cette  vague french touch ayant contribué à l’explosion de la scène électronique française dans le monde entier. Pourquoi êtes-vous resté en marge de ce mouvement à l’époque ?

J’aimais beaucoup ces samples disco extrêmement compressées. Ça a fini par me lasser, un peu comme tout le monde. J’en ai beaucoup écouté, c’était difficile de passer à travers. J’ai même essayé d’en faire pour voir. Mais ce n’était pas moi. Je n’allais pas me forcer à faire un son qui ne correspondait pas à mes envies et à ma nature.

Concernant votre troisième album, comment faut-il comprendre le titre « Rave Age » ?

« Ravage » ça marche très bien pour le public français ! C’est une petite blague comme ça, mais il faut plutôt le comprendre tel quel. En général, mes titres ne sont pas trop descriptifs, mais celui-ci ne renvoie absolument pas à une forme de nostalgie de l’époque. Je fais simplement référence à ces occasions où les gens se rassemblent et passent un bon moment. Dans l’idée, rave ramène à quelque chose de hippie. Cet album est très dansant. Plus que le précédent, qui était solaire et posé.

A la vue du clip du titre Stamina, peut-on dire que cet album est plus trash que les précédents ?

Je ne dirais pas ça. L’album est dansant, mais il n’est pas hardcore. Mon premier album Ok, Cowboy l’était. Pour parler du présent, il y a beaucoup de mélanges, mais jamais de sons punks ou durs. Le morceau Rave Kids Go est assez représentatif : il commence par des sonorités electronica à la Jarre avant de devenir dansant et plus rythmé. Le clip de Stamina est un peu à part. J’ai reçu le script au dernier moment. J’ai voulu montrer qu’il y avait du fun et de l’humour sur mon album. Ce qui est intéressant, c’est qu’il s’agit plus d’un coup-métrage que d’un clip.

Pouvez-nous nous parler du live Rave Age Tour que vous présenterez à Toulouse ?

Nous sommes trois ! Je suis aux machines, avec un batteur et un clavier. J’ai beaucoup tourné seul  et j’avais envie de jouer avec des musiciens depuis déjà un petit moment. C’est intéressant d’interagir, de jouer une musique composée électroniquement et de la jouer autrement, sur le mode de la performance. Il y a plus de matériel qu’avant. En tout cas ça fait très longtemps que je ne suis pas venu au Bikini. La dernière fois c’était vraiment terrible. J’espère que ce sera la même !