Empire of Flora

En 2020, Michèle Murray a fait jaillir à Montpellier Danse Wilder Shores, une pièce tout en libres éclats qui puise sa dynamique motrice dans Wilder Shores of love, une toile aux ardentes nuances chromatiques de Cy Twombly.

Poursuivant son dialogue fécond avec le grand peintre américain, la chorégraphe revient cette année avec Empire of Flora, nouvelle création imaginée à partir de la toile éponyme de Twombly et du tableau de Nicolas Poussin, L’Empire de flore. Inscrites dans des univers esthétiques très différents, ces deux œuvres picturales célèbrent le printemps et sa force de transformation, toujours réitérée.  Mue par un élan analogue, la pièce se présente comme « un jeu chorégraphique autour du foisonnement des formes, de la fulgurance énergétique et de la saturation sensorielle. » Avec autant de grâce que de puissance, quatre interprètes masculins portent ici la danse. Conjuguant deux manières de composer, l’écriture fixée en amont et l’écriture instantanée, celle-ci oscille tout du long entre rigueur et liberté autour de structures – rythmiques, spatiales, temporelles et relationnelles – continûment renouvelées. Artiste de la scène électro française, Lolita Montana délivre un DJ-set débordant de vitalité jubilatoire qui entre en résonance, plus ou moins dialectique, avec la composition chorégraphique et rend encore plus mouvementé l’espace scénique. Centré sur le corps et ses infinies possibilités expressives, l’ensemble bouillonne d’énergie, de désir et de créativité : un véritable printemps des corps, à l’effervescence irrésistible.