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théâtre

J'ai une épée

J'ai une épée (2023)
Avec la sensibilité qui est la sienne, Léa Drouet, après Violences en 2022, souhaite s’approcher ici de l’enfance en passant par de toutes autres catégories que celles – si souvent usitées quand il s’agit des « plus petits » – de victimes, de vulnérables, d’à protéger...


            

Faire ce pas de plus en direction de l’enfance ne permet pas pour autant d’y trouver d’emblée la manière juste et ajustée d’approcher l’enfance. Car ce que l’on trouve d’abord et qui constitue comme le revers d’une pièce de monnaie qu’on continue de jouer depuis longtemps, c’est, au dos de « l’enfant à sauver », l’image de « l’enfant à corriger, éduquer, former ». Au verso du « petit ange innocent », on trouve bien souvent le danger du petit délinquant qui, si l’on ne « cadre pas bien » le premier risque toujours de faire irruption. Ici, l’enfant n’est plus mignon mais terrorisant, porteur d’une terrible puissance de déconstruction, de dérèglement, de tremblement des fondations qui effraient les « grands », leurs avancées solides et leurs progrès assurés... L’enfant devient la menace première de toute une civilisation qui, pour s’en défier, le fabrique en objet d’un amour inconditionné voire... dévorant. Mais dans la gueule du monstre, il est toujours possible de trouver une épée... Dans cette pièce, Léa Drouet poursuit son travail de déchiffrage des imageries établies comme son engagement dans la recherche des lignes obliques le long desquelles des singularités, mineures et minorisées, se façonnent à l’abri des regards et en résistant à l’étouffement des représentations.

Publié le 19/05/2023


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