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loisirs

« L’utopie artisanale », discussion avec Suzanne Husky, Mai-Thu Perret et Thomas Golsenne

Le fait-main, l’artisanat, font depuis quelques années leur grand retour dans l’art contemporain, ainsi que des médiums comme la céramique ou le textile. Ce mouvement correspond à une tendance de fond dans la société, la critique du technologisme, de la dématérialisation des objets et des rapports sociaux.

Cette critique n’est pas nouvelle. À la fin du XIXe siècle, l’artisanat paraissait un recours contre l’industrialisation moderne. On associait alors artisanat, Moyen Âge et utopie socialiste. Qu’en est-il aujourd’hui ? L’artisanat vu et pratiqué par les artistes est-il porteur du même imaginaire ? Discussion avec deux artistes, Suzanne Husky et Mai-Thu Perret, dont le travail fournit des réponses inspirantes à ces questions.


La production pluridisciplinaire de Mai-Thu Perret, artiste suisse d’origine franco-vietnamienne née en 1976 à Genève, se déploie à travers différents médiums aussi variés que la sculpture, la peinture, la vidéo, le son, mais aussi le texte ou même encore la céramique. Marquée par les mouvements avant-gardistes du XXe siècle et par les philosophies orientales, l’œuvre de Mai-Thu Perret comporte de nombreuses références culturelles, historiques et littéraires. Mai-Thu Perret a remporté le Zurich Art Prize ainsi que le Manor Art Award Geneva.

Suzanne Husky est une artiste franco-américaine, formée en art et paysagisme qui vit et travaille en France et à San Francisco. Sa pratique est pluri-disciplinaire et va de la conception de jardins, à la céramique en passant par la sculpture et la vidéo. Elle explore des problématiques liées à la relation complexe entre les hommes et la nature. Ses réalisations prennent la forme de portraits photographiés ou filmés de personnes ayant développé des relations singulières et intenses avec les plantes, les animaux et la terre. Parfois ce sont les matériaux qu’elle choisit, qui évoquent une histoire du paysage, en lien avec l’exploitation de territoires comme des pots en boue de forage, des faïences en terre locale ou des sculptures en matériaux trouvés. Ses pièces engagent des rencontres et des collaborations variées avec des historiens, habitants et artisans de chaque lieu.

Maître de conférence en histoire de l’art et études visuelles à l’Université de Lille, ancien directeur de l’unité de recherche Bricologie à la Villa Arson à Nice, Thomas Golsenne a publié Carlo Crivelli et le matérialisme mystique du Quattrocento (2017).
Professeur·e d’histoire et théorie des arts à l’école supérieure d’art et de design d’Angers et à la Haute école d’art et de design de Genève, Clovis Maillet est aussi artiste performeur·euse en duo avec Louise Hervé et médiéviste, iel est l’auteur·ice du livre Les genres fluides : de Jeanne d’Arc aux saintes trans (2020).

Publié le 08/12/2021


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