Même si le monde meurt

Que se passerait-il si la fin du monde, annoncée, datée, certifiée par les scientifiques n’avait pas eu lieu ? Comment vivrait ce groupe de jeunes gens qui s’était cru condamné, avait tenté d’apprivoiser l’idée de la mort et s’était soudain réveillé dans un monde où la vie finalement triomphait ? Comment sortir de ce confinement mortifère ? Comment vivrait, en particulier, celui qu’on appelle le Pressé, né dans cette antichambre de la mort au prix d’une distorsion du temps que sa mère avait arrachée à l’ordre des choses. Elle ne supportait pas l’idée que son accouchement ait lieu après la date fatale, que son enfant ne vive pas, même un peu… Et voilà le Pressé en vie, comme les autres, mais payant le prix du subterfuge maternel par un vieillissement accéléré. Tel est l’univers de Laurent Gaudé, l’auteur du texte : au bord du fantastique mais surtout résonant des pulsions de la vie. Car c’est bien la vie, dans tout ce qu’elle a d’impératif, d’essentiel, qui toujours reprend ses droits.
Publié le 19/05/2023