NAIRY BAGHRAMIAN : coude à coude
Alors que les sculptures se présentent généralement comme autant d’objets autonomes utilisant le lieu d’exposition comme un piédestal, Nairy Baghramian préfère insister sur les marges, les seuils et les passages, en accrochant ses œuvres aux éléments d’architecture du musée, pour mieux bousculer les conventions qui régissent la perception de l’espace et ses hiérarchies.
Depuis une vingtaine d’années, Nairy Baghramian crée des sculptures, des photographies et des dessins qui examinent les liens entre architecture, objets quotidiens et corps humain, remettant en cause les idées préconçues sur le fonctionnel, le décoratif, l’abstrait, le domestique et le féminin. Les sculptures de Nairy Baghramian affichent fièrement leurs protubérances, cavités, taches, éclaboussures, membres et prothèses, pour mettre à mal les notions traditionnelles de volume, masse, forme et théâtralité qui ont façonné l’histoire de la sculpture.
Ses œuvres, issues de matériaux aussi divers que l’acier, le verre, le silicone, la résine, le liège ou le cuivre, évoquent souvent des objets familiers épurés et reconfigurés sous des apparences nouvelles très précises. Leur réinvention éveille des résonances parcellaires dans toutes sortes de domaines, depuis l’anthropomorphisme jusqu’à l’industrie en passant par la mode, le théâtre ou l’architecture intérieure, dont l’histoire et les enjeux idéologiques intéressent particulièrement l’artiste.
Publié le 01/03/2021