PHÈDRE (BRISURES)
Dans un espace minime, au plus près des spectateurs, pas de décor ni de costume ; les acteurs ont l’air de magnifiques statues dont on oublie très vite la nudité.
« C’est l’âme du texte qui nous intéresse » disent les metteurs en scène de cette version réduite pour quatre acteurs et neuf personnages. Les voix portent la splendeur des vers, tandis que les corps font entendre leurs raisons suffocantes : le feu d’un amour interdit qui brûle la poitrine de Phèdre, éprise de son beau-fils ; les membres d’Hippolyte qui se glacent d’horreur, le coeur de Thésée qui tressaille quand il comprend, trop tard, la folle trahison de son épouse et la malédiction qui s’abat sur lui. Le jeu entièrement dépouillé touche à la vérité de ces êtres aux destins tragiques.
Publié le 17/05/2021