Comathis.jpgmmençons par le combat des femmes françaises dans les années 70/80, raconté à travers les articles publiés alors par la journaliste Martine Storti dans Libération, rassemblés, année par année, de 1974 à 1979, dans Je suis une femme, pourquoi pas vous ? (éditions Michel de Maule, 20€). Le MLF fête ses 40 ans en 2010, et chacune et chacun ne doit pas oublier tous ces combats menés alors, pour l'avortement et l'égalité dans le travail, contre le viol,... Des avancées qui ne doivent pas aujourd'hui reculer, quand d'autres causes restent à défendre, encore et encore... Martine Storti entremêle à ce récit sa propre histoire, ses débuts de journalistes, ses doutes sur ce métier, ses propres combats.


Des combats, Anne-Sophie Mathis en mène... sur le ring. Récit coup de poing, en dix rounds, intitulé Je me bats dans la vie comme sur le ring (éditions Anne Carrière, 17€), pourquoi elle a choisi la boxe, comment elle s'en sort comme maman célibataire, l'organisation d'une boxe féminine très récemment créée. « Sur le ring, je suis une machine de guerre. Dans la vie, je fais de mon mieux », écrit cette femme décidée, blessée (mort brutale de son père au volant de son bahut quand elle a 13 ans), la seule femme au monde cumulant les quatre ceintures (WBA, WIBF, WBC et UBC) de p12 lille ou p8 bdx lire.jpgchampionne du monde de boxe anglaise, en super léger.


Léger comme Les Madeleines de Mady (Delcourt, 13,95€), alias Madeleine Martin, qui voit ici les instantanés tirés de son blog réunis dans une BD, « mes histoires parlent des souvenirs, pas uniquement, mais il y en toujours un, même s'il est de la journée. Je pars de cette matière, la mémoire, le souvenir, l'anecdote. Je pense qu'il y a un réel plaisir à se remémorer les choses et j'invite les gens à travers mes notes, à faire de même. » Quatre saisons de tracas quotidiens dans la vie d'une fille d'aujourd'hui, à travers des dessins simples et acidulés, et beaucoup d'humour et d'autodérision, « des qualités qu'il faut cultiver, un très bon vecteur pour trouver une résonance chez les gens : les faire sourire ou rire, tout bêtement. C'émadeleine.jpgtait mon but ! »


Le but de Waris Dirie lorsqu'elle fuit sa famille à l'âge de 13 ans ? Echapper au mariage prévu pour elle par son père. Après avoir erré dans le désert somalien, où elle vivait chichement avec toute sa famille, bergers nomades, puis habité chez sa soeur et des tantes à Mogadiscio, elle réussit à rejoindre la Grande-Bretagne, où elle est domestique chez un oncle ambassadeur, là encore soumise au poids des traditions, à la soumission des femmes. Car Waris a été excisée à l'âge de 5 ans, terrible mutilation, souffrance qui la poursuit toute sa vie durant. Après le départ de son oncle, elle reste à Londres où elle est repérée par un photographe, devenant une top model mondialement reconnue. Elle décide alors de parler de cette souffrance, et de se battre, non plus uniquement pour prendre son destin en mains, mais pour toutes les femmes, et pour ces 2 millions de fillettes qui, encore chaque année, sont victimes de ces mutilations barbares, que l'on pourrait croire d'un autre temps. Aujourd'hui, cette vie mouvementée, de la lumière du désert à celle des podiums, est portée à l'écran, l'occasion de relire l'ouvrage autobiographique marquant, poignant, bouleversant, paru en 1998 et réédité, Fleur du désert (J'ai lu, 6€).