Ayron Jones, tempête dans un rock en mutation

Les aspirations musicales d'Ayron Jones voient le jour dans l'oeil de l'ouragan rock qui déferle sur l'Amérique dans les années 90. Né à Seattle, noyau d'un grunge en pleine effervescence, Jones se nourrit de cette atmosphère saturée de créativité pour composer sa palette d'influences.
De B.B King à Stevie Wonder, de Jimmy Hendrix à Soundgarden, les couleurs foisonnent chez le musicien américain, qui s'inspire de ces références pour faire jaillir un son unique. Dans l'album Chronicles of the Kid, c'est quelque part à une synthèse de toutes les ambitions sonores de Jones que se confronte l'auditeur. Les riffs de guitares explosifs et écorchés se succèdent, et sur eux se superposent des solos virtuoses. S'affranchissant des codes de genre, le musicien ne s'interdit rien, allant jusqu'à inclure des créations plus hybride dans son album, à l'image du titre Otherside, qui mêle production hip-hop et rock moderne. Côté chant, c'est l'ambivalence du musicien qui interpelle, avec une voix oscillant entre le miel de la soul et l'acide du grunge, dans des titres où l'efficacité des lignes mélodiques priment. Dans l'accalmie d'un paysage rock qui peine à se renouveler, nul doute qu'Ayron Jones s'imposera, en un éclair, comme une référence dans les années à venir.