Chanteuse blanche, cœur noir

Sans chercher à donner dans le biopic téléphoné plein d'autant de morceaux de bravoure que d'hagiographie creuse, le spectacle se fait volontairement avare d'éléments factuels. A peine quelques éléments chronologiques ponctuent-ils cette évocation. La comédienne Juliette Savary se glisse dans une existence, seulement appuyée sur quelques notes (jouées en direct par Jérôme Castel) et une poignée d'accessoires, la performance qui se dessine, relève moins de la copie que de l'incarnation. L'auteur y dessine aussi,, au gré d'une construction subtile alternant monologues et chansons, une femme libre assumant cette liberté conquise, et ce qu'elle lui coûte. Le coup de force du spectacle, c'est de parvenir à éviter toute sensiblerie pour préférer une empathie qui ne juge pas son sujet, la mise en scène y habite pertinemment un espace ingénieux que les artistes investissent avec force soutenus par de discrets artifices poétiques.