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cinéma

Eldorado

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L'un vend des voitures d'occasion, ramenées des Etats-Unis pour être retapées et vendues à des collectionneurs, l'autre se perd à force de se chercher dans la drogue : en rentrant un soir chez lui, Yvan, la quarantaine en short, tombe sur Elie, cambrioleur d'un soir pas vaiment rassuré par l'énergumène. Après un temps d'observation, les deux s'amadouent et Yvan propose même à Elie de grimper dans sa Chevrolet fétiche pour le déposer chez ses parents. Pour ces Pieds Nickelés, c'est le début d'un étonnant voyage dont ni l'un ni l'autre ne soupçonnent vraiment la portée.

Aux commandes du film et au volant de la voiture, on trouve Bouli Lanners, débonnaire et attachant comédien belge fraîchement passé à la réalisation (Eldorado est son deuxième film). Résolu à tourner chacun de ses oeuvres comme la dernière, il y met toutes ses tripes conférant à cet Eldorado une vitalité rare. Clairement hanté par l'idée d'un hommage aux road-movies et à l'imagerie des westerns qui ont pu le marquer, cette odyssée improbable dans une Belgique plus vraiment identifiable est ainsi traversée de paysages et de couleurs insoupçonnés que Lanners passe à la moulinette de son regard affûté. Les cieux lourds envahissent la toile sur des vieilles rengaines rock tandis que les deux compères n'en finissent pas de trouver leur chemin. D'un plan à l'autre, le cinéaste Lanners désamorce sans cesse les émotions que le comédien, affable et généreux, n'a de cesse de distiller avec une bonhommie confondante. Un cinéma inattendu (on s'attache les cheveux au plafond pour ne pas s'endormir en voiture et on cherche sa route avec un Alain Delon naturiste) d'auteur et populaire à la fois, furieusement humain, largement décomplexé et, du coup, réussi.

Publié le 17/06/2008 Auteur : Guillaume B.


Mots clés : cinéma