Dans les batiments qu'il choisit pour créer, Georges Rousse installe son imaginaire. Et pour le meubler, il pioche dans son garde-meuble artistique : un peu de dessin, de la peinture, de l'architecture...Après des esquisses préparatoires (dont certaines à voir dans l'expo), il installe des structures en 3D, intervient sur le batiment et peint les surfaces pour modeler l'espace selon sa vision. La vision éphèmère d'un lieu qui n'existe pas réellement, rendu possible le temps d'une prise de vue photographique qui fixe ce songe pour toujours.
Georges Rousse, architecte des rêves.
Cela fait trente ans qu'il parcourt le monde à la recherche d'écrins pour ses installations spectaculaires. Du Chili au Japon, de la France à la Turquie, Georges Rousse enchante les lieux de mémoire avec ses trompes l'oeil et ses clins d'oeil géométriques éphémères, immortalisés sur pellicule. La Base sous-marine s'est prêtée au jeu.
La photographie est donc au coeur des travaux de Georges Rousse, cette photo qui selon ses mots « contient de manière inséparable son action et la mémoire du lieu », comme en témoigne la sélection de plus de soixante grands formats répartis sur deux niveaux. Des tirages qui mettent en valeur les couleurs franches des travaux de Rousse, rayonnant dans la pénombre épurée du batiment. Des traces qui sont le but même de ses installations, influencées par le mouvement land art, et dont trois ont été réalisées in situ et y demeureront pour la durée de l'exposition. Par leur prisme, c'est un nouvel aspect du grand vaisseau de béton qui se révèle, comme à travers un kaléidoscope qui déforme l'environnement quotidien pour le rendre onirique.
Publié le 07/10/2014
Georges Rousse, Espace(s) : métamorphoses poétiques. Jusqu'au 14 décembre à la Base sous-marine, bassins à flots, Bordeaux. Entrée libre. Contact : 05.56.11.11.50