Kurt Vile ne se contente pas de faire « juste du rock ». Ici pas de fausse simplicité ou de vernis authentique. Kurt Vile, épaulé par ses excellents Violators, distille une œuvre essentielle depuis plusieurs années. Confidentiel dans un premier temps, il fait désormais partie des pelotons de tête des sélections discographiques annuelles, chez les Anglo-Saxons tout au moins. Des titres longs comme sa tignasse s'étirent délicatement. Toujours à un cheveu de la répétition ou de la rupture, Kurt Vile déploie un univers personnel sans pour autant verser dans le séparatisme. Au lieu de se la raconter, Vile est avant tout un formidable conteur. Doté d'un jeu de guitare atypique, forgé aux écoutes de Dinosaur Jr, Pavement ou Neil Michael Hagerty, il incarne avec brio l’Amérique de petits blancs. Entre loser et outlaw, Kurt Vile chante mieux que quiconque la dégringolade, un sommet.