La Noce des Platines

C’est depuis les années 90 que ces deux-là ont été repérés et catalogués dans la catégorie : « agitateur musical ». Il faut dire qu’ils l’avaient bien cherché. Opérant du côté de l’opéra et du théâtre musical, mais aussi du théâtre et de la télévision, la Compagnie Ribac/Schwabe se fait remarquer pour son inventivité, son décalage personnel et distancié de ce qu’est un objet théâtral et musical et sa capacité à séduire un public diversifié. François Ribac, le compositeur bassiste et Eva Schwabe, la chanteuse scénographe, se sont attaqués dans La Noces des Platines – leur 7 ème opéra - à l’histoire de la musique enregistrée, des temps héroïques d’Edison et des premiers enregistrements à la bonne vieille Pop des familles (Pétula Clark, Dusty Springfield, Left Banke, The Zombies, XTC ….) en passant par les tables de mixage aussi grandes qu’un buffet de salle à manger et même la Lo Fi, un drôle de truc à partir d’un rock fabriqué à la maison.

Il est question ici de chercher de nouvelles formes de narration à partir d’un équilibre entre les musiques composées et notées sur des partitions et la richesse du vocabulaire d’objets sonores inattendus. De cette drôle de machine imaginée par Bell, l’inventeur du téléphone, le Phonautograph, au magnétophone et autres ordinateurs, tout sera prétexte à un jeu humoristique, certes, mais musical aussi, car certaines musiques seront retravaillées en direct pour les besoins du spectacle. Le public s’immergera dans un studio d’enregistrement et partira à la découverte de la mémoire musicale du XX ème siècle en fêtant les noces des hommes et des machines au son de la voix de Cathal Coughlan.