Adèle,17 ans, est lycéenne. En balade, elle croise le regard d'une mystérieuse jeune femme aux cheveux bleus. La rencontre, fugace, va la bouleverser au plus profond de son être. Lorsqu'elle la retrouve enfin, au hasard d'une virée nocturne, sa vie en sera transformée...La vie d'Adèle c'est ça : le parcours d'une jeune fille qui découvre l'engagement militant, sa sexualité et devient femme. Bouleversant et poétique.

Car on a beaucoup dit, beaucoup parlé, beaucoup écrit autour de La Vie d'Adèle depuis son prix à Cannes... au point de parasiter complètement le propos du film. Et si l'on revenait à l'essentiel ? Au film de cinéma ? Au départ, bien sûr, il y a le (superbe) roman graphique de Julie Maroh dont s'inspire le film. Abdellatif Kechiche le prend d'abord au mot. Puis vient la fameuse rencontre et le film s'écarte doucement de la BD, refusant son issue, pour prendre son propre chemin. L'Adèle du titre, c'est la comédienne Adèle Exarchopoulos. On suit Adèle dans son apprentissage de la vie, ses errances, ses doutes, ses joies aussi. Un privilège, de par l'ampleur de la mise en scène d'un Kéchiche virtuose qui laisse tourner sa caméra et resserre le cadre sur ses actrices, atteignant une forme d'authenticité formelle. Léa Seydoux mais surtout Adèle Exarchopoulos, brûlent la pellicule. Le premier baiser fait frissonner, les premières étreintes passionnées et sans filtre bouleversent. Car loin de céder à la provocation gratuite, on y lit les sentiments de son héroïne. Et elle ne cessera d'impressionner trois heures durant. Par la force des émotions, le temps passe à une vitesse folle.