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cinéma

Le nouveau protocole

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C'est devenu un lieu commun que de dire que le cinéma français ne s'en sort jamais aussi bien que lorsqu'il joue la carte d'une différence avec son homologue américain, comme une sorte de retour à un savoir-faire propre plutôt que bêtement calqué sur une norme hollywoodienne. Cette différence, Thomas Vincent l'a choisie et l'assume d'autant mieux que le décalage qu'il donne au traitement de son histoire en accentue les qualités. Plus qu'une simple posture, c'est une démarche réfléchie qui donne ici naissance à un thriller mesuré, impeccable et dense, mené par un Clovis Cornillac qui dévore littéralement l'écran.

 

Raoul Kraft est presque un homme comme tout le monde, divorcé, il gère seul son exploitation forestière. Quand son fils meurt dans un accident de voiture et qu'une jeune femme débarque de Paris en quêtes d'informations sur la possible implication d'un médicament test dans le drame, il décide d'en savoir plus et prend la route de Paris.
D'emblée, Thomas Vincent évacue la fausse problématique d'un thriller géopolitique autour du médicament pour ne garder qu'une quête, celle d'un père résolu à faire la lumière sur la mort de son enfant. Dans le sillage de son personnage, le cinéaste ballotte le spectateur dans un jeu du chat et de la souris entre impressions et faux-semblants mené de main de maître. Très sobre et brute de décoffrage, la réalisation est à l'aune du jeu silencieux mais total de Clovis Cornillac, ne quittant jamais ses pas pour embarquer dans une chasse vertigineuse, menée de main de maître et accrochée à une question moderne. Le nouveau protocole renoue joliment avec une façon de faire du cinéma quelque peu oubliée ces vingt dernières années, et c'est une très bonne nouvelle.

 

Publié le 18/03/2008 Auteur : Guillaume B.


Mots clés : cinéma