Ambiance fiévreuse et concours de sapes seront au programme le 29 février prochain à l’Aéronef de Lille à l’occasion du concert de Youssou N’Dour et son Super Etoile de Dakar.
Compte tenu de la rareté des concerts africains et du talent incontestable du rossignol de Dakar, on ne gâchera pas notre plaisir même si le nouvel album laisse un peu à désirer.
Bien habile celui qui pourra retracer avec exactitude la carrière discographique de Youssou N’Dour. Une chose est sûre, l’homme sait depuis longtemps qu’il faut composer avec les vicissitudes du marché de la musique. Comme pour les précédents albums, tout au moins ceux qui ont bénéficié d’une diffusion mondiale, Rokku Mi Rokka propose son lot de chansons cross-overs, objets musicaux calibrés pour fédérer le plus vaste public. Il en va ainsi du duo, plutôt bien fait d’ailleurs, avec Neneh Cherry sur le titre Wake Up Africa. Comprenons nous bien. Il ne s’agit pas ici de dénigrer l’ambition sincère de Youssou N'Dour de rendre accessible au plus grand nombre les musiques de l’Afrique mais juste de regretter qu’il choisisse le format le plus réducteur pour le faire.
Quiconque a déjà écouté les premiers enregistrements de l’Etoile de Dakar ou du Super Diamono, deux orchestres que le jeune Youssou N’Dour a rendu célèbre, sait la richesse et la force du Mbalax, musique de danse qui a longtemps enflammé les clubs de Dakar et d’ailleurs. Aujourd’hui encore, on danse ici ou là au son de cette incroyable fusion de rythmes traditionnels, de musiques afro cubaines, de soul et rock. De fait, dès son avènement, le Mbalax, comme l’Afro Beat de Fela, est une musique métisse. Youssou N’Dour l’a popularisée non seulement sur le continent africain mais partout où l’on a bien voulu entendre cette musique pour ce qu’elle est. Aujourd’hui encore, et même dans ce nouvel album, Youssou N’Dour insuffle l’énergie du Mbalax dans ces productions discographiques. Souhaitons que la scène, à la différence du disque, place au premier rang cette couleur musicale. La fête n’en sera que meilleure.