Mozart aux sommets

« Si l'ironie et l'insolence de Mozart sont bel et bien tels que la postérité les a dépeints, cette nouvelle production devrait le réjouir »... L'intrigue, elle, reste pourtant inchangée : l'épopée du Prince Tamino, missionné par la Reine pour délivrer la Princesse Pamina (dont il est amoureux) du perfide Sarastro, nanti d'une flûte magique et épaulé par le fidèle (mais tourmenté) Papageno. Pour ce faire, il lui faudra tutoyer la Sagesse, se montrer « digne de la Vérité », en relevant une série d'épreuves (résister aux ruses des femmes, affronter les éléments...), tiraillés par la confusion de ses propres sentiments et le désespoir amoureux de Papageno. Comme une « traversée des ténèbres vers la lumière », entre féerie, rituel solennel et drame sentimental.

Au diable la tradition ! Si l'opéra (en deux actes) de Mozart se voulait à l'origine (1791) populaire et très égyptien (dans la forme), cette Flûte enchantée résonne en pleine montagne, épais polaire et bonnet vissé sur la tête, au beau milieu des téléphériques et autres tire-fesses... de saison, pour sûr, mais surtout « intéressant d'un point de vue esthétique et symbolique, dans la difficulté à atteindre les sommets » guide la metteur en scène (italienne), Laura Scozzi.
Une vision décalée encore accentuée par les innombrables changements de décor, propres à instaurer une ambiance « à la James Bond », donc « très sixties », parsemée de références diverses. Pensez à apporter vos moon boots...