Sortir Bordeaux Gironde : Les origines du groupe ?
Cédric (à l'orgue) : Ça va faire cinq ans, Xabi (l'ancien batteur) nous a réunis autour du projet Shaolin : au début, tous les membres ne se connaissaient pas, on n'avait pas de trompettiste, ni le même bassiste qu'aujourd'hui, mais peu à peu on s'est découvert et puis ça a continué. Au niveau musical, on a essayé pas mal de choses, d'abord un mélange de soul et de rocksteady, puis sont arrivés un chanteur, un mec aux platines. En fait, l'univers musical s'est défini sur le tard, car on pensait pas forcément faire beaucoup de concerts... Lorsqu'on est partis sur quelque chose de plus sérieux, il a fallu fixer un style pour pas faire trop melting-pot.

Sortir : Et puis le Krakatoa, le premier album...
Cédric : Après quelques concerts, le filon pépinière Krakatoa s'est présenté : l'occasion de développer le projet, avec du conseil, la mise à disposition de salles, de matériels, dans le but d'enregistrer un album. Mais finalement on a eu droit à une démo de 4 ou 5 titres... enrichis de morceaux joués en concert pour obtenir le premier album (Enter The Temple) : un mélange entre live, plus dans l'esprit soul, morceaux studio classiques et moins classiques, laissant plus de liberté aux instruments.

Sortir : Un concentré de soul plutôt revival...
Cédric : Ouais, ça nous va plutôt bien. Car ce qui est présenté comme soul, funk ou R'n'B aujourd'hui ne nous correspond pas du tout. On est plutôt dans des trucs à l'ancienne genre les Majestics, les Metters voire James Brown, même si c'est pas ce qui me plaît le plus... Mes influences se rapprochent davantage de ce qu'on trouve dans les vieilles compils New Orleans ou Midwest Funk. Pour les Shaolin, on pourrait parler de raw-funk, de wild soul-funk, fortement marqué par les instrus (guitare, basse, batterie, orgue) afin de pouvoir, à eux seuls, suffire au morceau. Avec toujours ces côtés sauvage, retour aux racines, qui font notre particularité.

Sortir : Et ce deuxième album ?
Cédric : Il est plus mature, résultat d'une certaine évolution. Là où dans le premier album ressortait un côté juvénile, où tout le monde allaient à fond, on a tous appréhendé les choses différemment : le style s'est affiné vers quelque chose de plus tenu, avec à la base des compos beaucoup mieux ficelées. Et ce même si le registre et les références demeurent inchangés. Quant aux enregistrements, il mélange studio et live d'instrus.

Sortir : Avec toujours diverses collaborations...

Cédric : On retrouve un morceau avec Martha High, un autre avec Dionne Charles, une Anglaise qui envoie pas mal dans Baby Charles... Sinon, des copains à nous viennent également poser au niveau choeur ou instrus, histoire d'étoffer le projet musical. Au final un album assez soutenu, même si du coup, il y a des morceaux impossibles à reproduire en live.

Sortir : Une drogue le live, avec près de 250 concerts au compteur...

Cédric : Ah ouais ?... je connaissais pas le chiffre. En fait, on estime que ce style là, ça se joue, ça s'écoute mieux sur scène que sur disque. C'est pour s'en rapprocher qu'on enregistre les instrus ensemble en studio. De toute façon, notre métier c'est de jouer, faire de la scène, pas de vendre des disques. D'ailleurs sur Bordeaux, on essaye toujours de faire un truc particulier, comme l'an passé, où on avait recréé une ambiance bar jazz à l'ancienne. Et on va encore tester une autre formule cette fois-ci au BT59...