On va faire court !

Cette année, à Lille, le Festival du court sera une bonne partie de rigolade, avec six soirées à l'Hybride (sauf l'ouverture au Palais des Beaux-Arts) sur une théma Zygomatiks, humour anglais, ou noir, caricatures, absurde et même une carte blanche à Heure exquise, chaque soirée sera l'occasion de faire travailler ses muscles malaires et ses abdos : « cette année, les gens ont besoin de rire, on a choisi différents humours pour chaque soir, résume Antoine Manier, Directeur des Rencontres audiovisuelles, organisateur, différents styles aussi, fiction et animation, récents comme anciens : on pourra même redécouvrir les Shadoks ! » Redevenons un peu sérieux, avec la compétition internationale, qui se déroule au Palais des Beaux-Arts, près de 80 courts métrages retenus (1 300 reçus, du monde entier), d'une trentaine de pays, dans trois sections : fiction, animation et expérimental. Trois jurys : les professionnels, aux visions très différentes, du compositeur régional de musiques de films à la productrice anglaise, les jeunes, venus de Lille et Liège, et, bien sûr, vous, le public ! On note au passage la présence de six films régionaux dans la compétition, dont deux traitant de la mine (Films du Nord et Supinfocom Valenciennes), de façon complètement différentes. À noter cette année : la 9è nuit de l'animation (10 octobre) prend part au festival, 9 heures de films d'animation, courts, mais aussi quelques formats longs : l'émouvant Valse avec Bachir ou l'inoubliable Qui veut la peau de Roger Rabbit ? « Nous avons tout de même programmé quelques longs métrages pour remplir les 1 300 places du théâtre Sébastopol : les courts métrages, qui ponctueront toute cette nuit, n'attirant pas autant de public ! » Pour remédier un peu à ce problème d'intérêt : les Très courts, films de moins de 4 mn, très accessibles, diffusés dans les stations de métro, Galeries Lafayette, Kinépolis et Furet du Nord, donnant lieu à un prix : « plus de 1 000 votes l'an dernier. On va là où se trouve le public ! » A court de place mais pas d'idées, on vous livre les autres rendez-vous de ce festival : programmation jeune public le mercredi à Saint Sauveur, ateliers pour les adultes, « retraités comme étudiants en audiovisuel », ou encore Marathon du court : 48h pour réaliser un film sur un thème, dans une « chouette ambiance ». Les soirées Visualmix, « branche lancée il y a trois ans, montrant la transdisciplinarité du cinéma », proposeront une performance audio et video (le 7), avec la Mutable, oeuvre créée spécialement pour l'occasion, exploration concrète de mondes insensés, ainsi qu'un ciné-concert (le 8) : Barbara Dang au piano, sur les courts de Maya Deren, une façon de "découvrir de nouvelles formes d'art". Et puis une conférence au Furet sur la thématique humour avec Jean-Pierre Mocky, thématique développée, ça ne rigole plus !, encore tout le mois d'octobre à l'Hybride.