Sortir : Quel statut pour le Couvent des Jacobins? Est-ce un musée ou un lieu historique qui se visite ?

 

Marie Bonnabel : C’est plutôt un lieu historique qui se visite. Le Convent a été fondé par les dominicains au XIIIe siècle. Ce n’est pas un musée, même si entre nos murs, nous disposons d’un lieu d’exposition. Le bâtiment pourrait se visiter sans que l’on y organise quoi que ce soit, mais nous souhaitons porter une activité culturelle.

 

Sortir : Cette activité vise-t-elle à mettre en valeur le Couvent?

 

M.B : Oui. Il s’agit surtout d’établir des liens entre les événements programmés et le lieu en lui-même. Ici, il y a des événements du Festival International d’Art de Toulouse, du festival Piano aux Jacobins, du Marathon des Mots, du festival Passe ton Bach, Toulouse d’été… L’idée, c’est de travailler en accueillant ces manifestations, mais aussi de monter de véritables partenariats. La programmation doit vraiment se faire en rapport avec l’identité du lieu.

 

Sortir : Pouvez-vous nous parler de l’inauguration du début du mois de juin?

 

M.B : Du 4 au 7 juin, nous organisons « Quoi de neuf sous le palmier des Jacobins », une redécouverte du Couvent des Jacobins dans sa version « après-travaux », à destination des toulousains et des visiteurs en général. Un nouveau parcours d’interprétation permettra de percevoir le lieu sous un nouveau jour. L’idée, c’est de le faire découvrir d’une manière différente. Pas forcément de façon pédagogique comme lors d’une visite guidée, mais plutôt en jouant sur la sensibilité et les émotions. On s’inscrit dans une continuité tout en proposant de nouvelles manifestations d’ordre culturel. Sur l’ensemble des événements, il y aura de nouvelles  approches, avec des nocturnes où le Couvent sera ouvert après 19h00. Les visiteurs pourront se promener librement dans le Couvent pour découvrir des spectacles, une mise en valeur du lieu, des films… Toute une série de propositions à la carte!

 

Sortir : Ces nocturnes auront lieu les 4 et 5 juin. Que pourra-t-on y voir ?

 

M.B : Nous avons appelé ces nocturnes « Flânerie d’un soir d’été ». On travaille avec Cultures en Mouvement pour l’organisation de ces soirées. La structure s’inspirera des particularités du Couvent pour présenter des projections, des déambulations et des performances. Le samedi et le dimanche, Piano aux Jacobins et Passe ton Bach proposeront des concerts. Le public pourra donc redécouvrir le lieu dans son offre pérenne, mais aussi dans le cadre d’une programmation culturelle singulière.

 

Sortir : Cette implication dans l’événementiel résulte-t-elle d’une politique d’élargissement des publics? Cherchez-vous à attirer les jeunes?

 

M.B : Je le vois plutôt comme une conséquence indirecte, car il ne s’agit pas vraiment de notre objectif de départ. Quand je suis arrivée ici, il n’y avait aucun outil de médiation. Il y a encore du travail. Partant de si loin, on n’a pas encore travaillé spécifiquement sur les publics. Nous en sommes encore au « tout public ».

 

Sortir : Cette « redécouverte du Couvent » de début juin coïncide avec le décrochage de l’exposition des collections du Château d’Eau. Pouvez-vous nous dire quelques mots sur cette expo-photo?

 

MB : Les 170 photographies d’ « Etonnantes Affinités » ne pouvaient exposer à la Galerie du Château d’Eau, car le lieu est trop petit. Mais ce n’est pas seulement une question d’espace. Le choix des Jacobins est hautement symbolique. C’est un lieu historique important dans la ville, et ces clichés ont beau être très différents, ils évoquent tous le Patrimoine toulousain à leur manière. Etablir un lien avec l’histoire, c’est ce qui fait notre particularité. C’est notre principale mission.