L’american way of life ratée est un thème qui traverse les deux romans de Tesich : la preuve par deux avec Karoo (sorti en 2012 aux éditions Toussaint Louverture et dans lequel on découvrait un anti-héros alcoolique, imbu de lui-même et père discutable) et Price, le roman que porte cette même maison d’édition pour cette rentrée 2014, et qui résonne cette fois comme une autobiographie romanesque de l’auteur. Désillusions, adolescence fougueuse, père absent et mère-héroïne sont les thèmes qui parcourent ce « nouveau » roman, écrit… en 1982. Quand les premières amours subissaient l’épreuve des silences et de l’attente, sans portable ni internet, à la merci du téléphone fixe parental. Mais qu’on ne s’y trompe pas : s’il est bien question d’amour et d’adolescence, tout n’est pas qu’idylles et fleurs bleues.

Il faut qu'on parle de Kevin déstabilisait. Big brother aussi ! Pandora est une femme d’affaires en pleine ascension, mariée à un ébéniste talentueux et belle-mère de deux adolescents. Elle mène une vie tranquille dans l’Iowa et est aussi la sœur d’Edison, jazzman séduisant qui lui vit à New-York. Quand elle le revoit après plus de quatre ans de séparation, c’est le choc : son frère pèse désormais 100 kilos de plus et se déplace en fauteuil. Que s’est-il passé pendant ces quatre années ? Comment le mari de Pandora acceptera-t-il la présence

 encombrante d’un frère devenu caractériel et négligé ? Vers qui penchera-t-elle ? Plus qu’une simple histoire entre un frère et sa sœur, Big brother, est aussi une réflexion sur la nourriture comme remède à l’ennui, sur le surpoids comme norme, sur le besoin de reconnaissance, le désir de désirer : sur les maux d’une époque. Un vrai coup de cœur !


A noter : Tout ça pour quoi, dans lequel Lionel Shriver s'attaquait au système de santé américain en mettant en scène les conséquences financières d'une maladie dans une famille middle-class, paraît en poche aux éditions J'ai lu le 20 août 2014.

 


Dans Le dernier gardien d’Ellis Island, il est aussi question de New-York, mais en 1954. Nous sommes à Ellis Island, aux côtés du gardien du centre d’immigration, John Mitchell. Le centre vit ses dernières heures. L’occasion pour son gardien de remonter le fil de ses souvenirs : Liz, son épouse, Nella, une immigrante sarde au passé compliqué, et les erreurs qui ont pu être commises en cours de route. Un récit d’exil volontaire, une histoire d’amour et les incertitudes d’un homme face à son passé.