Richard III, un Shakespeare ébouriffant !
« I am a monster » hurle en chantant façon rocker, Richard III/Thomas Jolly dans son micro. Et on le croit sans peine car ce roi halluciné, tyrannique et machiavélique s’acharnera à le prouver pendant les quatre heures que dure le spectacle. Le comédien et metteur en scène trentenaire Thomas Jolly sait, avec sa « Piccola Familia », la troupe qu’il a montée, raconter des histoires et surtout des drames shakespeariens avec la fougue et l’iconoclasme de la jeunesse, un iconoclasme qui sied bien à Shakespeare qui ne faisait rien d’autre que de dénoncer à longueur de pièces la noirceur du monde et des hommes. Richard III, nous dit Thomas Jolly, c’est « (…) L’ultime progression d’une inexorable marche du mal avant le rétablissement de la paix. Il ne s’agit pas seulement du magnétique et fascinant personnage : c’est davantage la peinture d’une société meurtrie et dévastée, propice à l’éclosion d’un monstre dont il est question ». Violence, meurtre, malédiction, combat déloyal pour le pouvoir et guerre civile sans merci, sont au menu de cette réinvention de Richard III qui, convoquant lumières, laser et paillettes, en laissera plus d’un pantois.
Publié le 10/11/2016