0eff62d711c010d84e9cddd056ede2e46713b749
2cd0ed8bb8da5692a2d7934de203bd962ca8cb32
81e267628df5d8ef33b2e59f0623e5a528b0db4b
4f8dd14f6e9e3d1783283140292e9f069a7262c9
Fermer
concerts

Rock : rentre-dedans

2b59756fa466690a78be059fdd9e86d6c193084f
En moins d’une semaine va s’abattre un déluge de concerts rock digne des festivals les plus exigeants. Hasard du calendrier ou regain de vitalité du genre ? Faisons le point avant le K.O.

Face au triomphe du rap et de l’electro, le rock faisait pâle figure. Un teint qui lui sied pourtant, tant ce genre musical n’est jamais aussi bon que dans l’ombre des marges. Alors sans prévenir mais en criant, un rock en surrégime vient troubler, un peu, le « game » des productions bien huilées contemporaines. Comme au bon vieux temps rock vs pop ? En fait, cet épisode orageux est surtout dû à la compression des dates issue de multiples reports. Un véritable carambolage et un sentiment de mise à jour au pas de charge.
Pour ouvrir ce bal crash, c’est de Detroit que viendra la première déflagration. Dix ans tout rond que Protomartyr lime la tôle d’un post-punk sauce américaine. On entend ici les crissements noise de ce continent et les soudures hardcore font encore des étincelles. Une mélancolie tendue avec quelques poussières emo dans l’œil. Des influences qui pourtant libèrent une musique en expansion ne s’interdisant ni sophistication ou expérimentation pour passer les larmes au papier de verre.


Bad Breeding renoue avec la tradition anarcho-punk britannique initiée par des groupes comme Crass. Un rock forcément politisé où musicalement on centrifuge le punk, la new wave et le hardcore autour de textes bien salés avec un sens aigu du fond et de la forme. Une approche artistique frontale parfaitement raccord avec la situation actuelle de l’Angleterre.


Au Working Men’s Club, la jeunesse du nord de l’Angleterre fait danser les morts. Une zombie rave où le post-punk de synthèse cristallise dans les bains acid Madchester. Les machines prennent le pouvoir mais la guitare funky rassemble le troupeau sur le dancefloor au moment de payer l’ardoise de New Order. Produit par Ross Orton (Arctic Monkeys, MIA, Tricky), le tout nouvel album de WMC est un néon qui grésille dans la nuit et explose dans la tête.


Tropical Fuck Storm est la tempête qui agite le bocal indé depuis quelques temps. Les voici enfin sur scène alors que l’on a déjà usé leurs trois albums parfaits de punk psychédélique bancal. Emmenés par le couple déjà responsable des géniaux Drones, les Australiens se sont adjoint les services de Mod Con, High Tension, Harmony. Du pur underground des antipodes pour un rock déjanté qui sait ce que c’est que de chiquer du pneu le soir au fond du bush. La fragilité des cabossés, fous à hurler, beaux à pleurer, hyènes de vie.


Arcade Fire c’est le poids lourd de la semaine. Un groupe dont les quatre premiers albums ont marqué indubitablement le rock alternatif de ce millénaire au point de collaborer désormais pour Disney et de s’offrir Peter Gabriel en featuring. Un succès surprenant, un peu à la Radiohead, sans suivre par la suite les chemins plus expérimentaux de ces derniers. Il n’empêche leurs hymnes bizarres raflent la mise et sur leur dernier album on entend encore un groupe qui cherche et trouve.


Les Japonais de MONO triturent le rock depuis plus de deux décennies. Leur musique instrumentale puise autant dans l’héritage japanoise, l’ambient, les musiques de films, le metal ou le post-classical. Un spectre très large qui permet au groupe de prendre toute son ampleur sans jamais s’enfermer dans des codes prédéfinis. Et pourtant MONO fait du MONO. Incendie ou pluie de cendres, le groupe laisse sa patte quel que soit le terrain emprunté. Inconnu du grand public mais finalement très reconnaissable.

 

 

 

 

 

Publié le 04/09/2022 Auteur : Bertrand Lanciaux

Protomartyr : 7/9 Aéronef-Lille, 8/9 Ancienne Belgique-Bruxelles, 9/9 Leffingeleuren festival
Bad Breeding : 9/9 Malterie-Lille
Working Men’s Club : 10/9 Grand Mix-Tourcoing, 11/9 Botanique-Bruxelles
Tropical Fuck Storm : 12/9Grand Mix-Tourcoing, 10/9 Botanique-Bruxelles
Arcade Fire : 11/9 Zenith-Lille
Mono : 12/9 Aéronef-Lille

 


Mots clés : rock