Le maître mot de cette association nationale créée au lendemain de la fin de la seconde guerre mondiale et qui compte aujourd’hui dans le Nord 4000 bénévoles et 233 049 personnes accueillies en 2014, est la solidarité pour lutter contre l’exclusion, la précarité et la pauvreté. Soyez donc vous aussi solidaire en assistant le 19 juin au concert des Symphonistes Européens (Chapelle de la Catho). Les 10 € du prix d’entrée seront reversés au programme « Vacances pour tous ». Le week-end s’annonce chargé aussi du côté du Palais Rameau avec une expo/vente qui réunira plus de 70 artistes dont les parrains Madjoub Ben Bella, François Boucq, Jean Pattou, Francis Beaudelot, Louis Nahi, Jef Aérosol… qui vendront leurs œuvres au profit des actions du Secours Populaire.
Solid’Art 2015
70 artistes (au moins) pour les 70 ans du Secours Populaire
Publié le 07/06/2015 Auteur : Françoise Objois
Palais Rameau et chapelle de l’Université Catholique de Lille.
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Si François Boucq a commencé dans l’illustration de presse avec des caricatures pour des magazines aussi renommés que « Le Point », « L’Expansion » ou « Playboy », c’est dans la bande dessinée que François Boucq explose véritablement. De son expérience passée, il retire un goût prononcé pour les visages expressifs et le dessin fouillé, magni é par un sens peu commun du cadrage et de la mise en scène. Il se fait connaître pour ses récits humoristiques, où l’absurde le dispute souvent à la parodie. Il crée le personnage de Jérôme Moucherot, un agent d’assurances pas tout à fait comme les autres, parcourant la jungle de l’existence en costume léopard. Doué d’une capacité de travail peu commune (il lui est arrivé de dessiner jusqu’à deux planches par jour, sans jamais renoncer à la qualité qui a fait sa réputation), François Boucq délaisse volontiers l’humour pour se consacrer à des récits plus réalistes. Il adapte ainsi le romancier américain Charyn (« La femme du magicien », « Bouche du diable ») explore le western avec Jodorowsky, dans les pages de « Bouncer », ou les services secrets du Vatican avec Sente dans « Le Janitor ». Héritier direct d’un Giraud, Boucq a ouvert des portes dans le dessin réaliste. Au l des années, cette synthèse entre caricature et rigueur, lisibilité et précision du dessin a donné naissance à un style unique, qui lui permet de faire vivre tous les genres de récit avec le même brio. Style que l’on retrouve dans « Little Tulip », pour son retour avec Jerome Charyn aux Éditions du Lombard, qui rééditent parallèlement tous ses albums.
L’œuvre de Louis Nahi raconte une histoire qui se transmet par le regard. Femmes, hommes ou bêtes, ils vous observent sans amour ni haine, sans cruauté ni tendresse. Ces regards, il est impossible de les oublier. L’univers de Louis Nahi, c’est aussi la couleur qu’il maîtrise en aplats lumineux et subtils, une palette aux tons riches, appris peut-être de la Renaissance, des couleurs pures qui se mélangent sur la toile et créent des formes puis un langage. « Peindre et penser, dit-il, c’est la même chose. L’action de peindre est déjà langage, au-delà des civilisations et des siècles ». Louis Nahi peint les êtres d’une touche calme, jamais exempte de tendresse. Et ce qu’il réussit à capter, c’est plus que l’âme de ses modèles, c’est l’essence de leurs rêves. Une œuvre inclassable, un sens pictural peu commun, à la sensibilité aiguë.