Tannhäuser, jeune poète, est retenu par Vénus dans le Venusberg. N’éprouvant plus d’amour pour elle, il s'enfuit pour partir à la (re)découverte de Dieu, de la Nature et de la liberté. Profondément torturé, il vivra tout au long de son périple des drames mythologiques et religieux, rencontrant divers personnages, dont la belle Elisabeth… tout ça, bien sûr, sur les airs mélodieux de Wagner.
Sur scène, quatre heures d’émotion entre amour, religion, mort et trahison, « dans un monde germanique, plus réaliste que romantique ». Particularités de ce Tannhaüser ? « Au-delà de la dualité traditionnelle entre le corps et l’esprit », le metteur en scène s'attache à « faire entendre ce qui est écrit dans le texte, les écarts stylistiques entre le monde de Vénus et celui d’Elisabeth, l’engagement viscéral qui unit le compositeur à son héros ». Dans un désir de « s’abîmer dans le rêve et revivre ces moments où rêve et réalité s’imbriquent délicieusement », Jean-Claude Berutti ne se contente pas de mettre en scène, il dévoile un côté parfois plus philosophe qu’artiste, un travail de réflexion et d’analyse mêlé à la technique et à la scène. Passionné par cette œuvre, il a choisi pour les rôles principaux Gilles Ragon, habitué des scènes nationale et internationale, ainsi que les talentueuses Heidi Melton et Sylvie Brunet. Un gage de qualité certain pour faire de cet opéra (créé en 1845) une œuvre contemporaine tout en restant mythique. Dans la lignée d’Orphée et d’autres beaux jeunes hommes pris dans un tourment d’amour et de peines, Tannhäuser promet de nous enchanter.