C'est un théâtre sans texte, un théâtre d'objets, récupérés à droite à gauche, de la vie ordinaire, qui deviennent extraordinaires, et nous racontent l'histoire d'un pays, la Turakie. Un pays né de l'imagination débordante de Michel Laubu, qui retrace, avec l'accent Turak, toute cette drôle d'aventure : « Tous les spectacles de la compagnie racontent une période de cette Turakie. On travaille beaucoup sur le décalage, la dérision. »
Tout un monde avec deux cailloux
« Pour Deux pierres, on retrouve l'idée d'un petit théâtre portatif, installé sur un triporteur ancien, pour livrer des cartes postales vivantes : le gouvernement de Turakie a inventé les vacances, mais la photographie n'y existe pas. A leur retour, les gens jouent des petites saynètes des vacances sur un coin de table... » La tempête se joue sur une serpillère, les scies à bois deviennent lames de fond, la mousse à raser de l'écume, une mer parcourue par de tous petits bateaux de bois. Et tout cela dans le magnifique gréement la Duchesse Anne, amarrée dans le port de Dunkerque, prête à voguer vers la Turakie ! « Ce spectacle-carnet de voyage m'a permis de voyager, d'Islande à la Thaïlande. On le pose sur un bout de table et c'est magique, les gens sont morts de rire alors qu'on ne peut pas se parler, que ce soit au Laos avec la barrière de la langue, ou au fin fond de la Moselle où l'on ne sait pas quoi se raconter, mais on partage ce petit spectacle. » Un théâtre de bric et de broc, tout simple, « archéologie du quotidien : je ramasse des choses un peu partout que j'essaie de faire parler », mais qui nous embarque vers une contrée lointaine. Pour compléter le voyage, une exposition est proposée dans la cale, avec quelques visites guidées par Michel Laubu, on peut s'attendre à des surprises : « On verra des portraits de famille faits avec des pommes de terre et noyaux d'avocats sculptés, des os de seiche, des morceaux de charbon... » Voilà : c'est un peu tout cela et plein d'autres choses que l'on retrouvera dans ce spectacle..
Publié le 22/04/2008