0eff62d711c010d84e9cddd056ede2e46713b749
2cd0ed8bb8da5692a2d7934de203bd962ca8cb32
81e267628df5d8ef33b2e59f0623e5a528b0db4b
4f8dd14f6e9e3d1783283140292e9f069a7262c9
Fermer
théâtre

Ainsi la bagarre

Réserver
Ainsi la bagarre  (2022)
On se souvient peut-être de Lionel Dray dans Les Dimanches de Monsieur Dézert, spectacle pour un seul interprète (lui-même) présenté à Garonne en mars 2020. Conçue et jouée en binôme avec la compositrice Clémence Jeanguillaume, sa nouvelle création, Ainsi la bagarre, explore toujours le même univers poético-décalé.

Inscrivant la pièce dans la tradition littéraire de l’énigme, le duo s’est inspiré au départ de nouvelles et aphorismes de Franz Kafka. Divers autres éléments (textuels, visuels, sonores ou imaginaires) ont ensuite nourri le matériau durant le processus créatif, résolument prospectif et ouvert à l’imprévu. Si le cinéma burlesque – de Buster Keaton à Jacques Tati – appose une vive empreinte, l’influence de David Lynch se perçoit également. Générée à partir de synthétiseurs et d’un thérémine, la composition musicale s’intègre à la scénographie et, très suggestive, contribue pleinement au développement de la fiction. Minutieusement (dé)cousu, le récit suit par libres fragments deux personnages situés dans un monde parallèle (si loin, si proche du nôtre) et distille un taraudant suspense sans résolution, au bord de l’angoisse – que seul le rire, éclatant, parvient à conjurer. Des masques étonnants, dont deux dessinés par un facteur de masques, ajoutent encore à l’étrangeté lunaire de la pièce. S’attachant à atteindre une « grande délicatesse dans un merdier sans nom », selon la très jolie formule de Lionel Dray, Ainsi la bagarre fait surgir un exaltant cabaret fantasmatique à l’intérieur duquel se transfigure superbement le réel.

Publié le 22/02/2022


Mots clés :