Camarades

Saint-Nazaire, 1948. C’est dans une ville détruite que Colette voit le jour. La vie de Colette croisera les grands combats des années 1960 et 1970 pour le droit à l’avortement, les droits civiques et l’égalité des sexes. Il lui faudra désobéir pour s’émanciper.

De la compagnie Les Maladroits.

Après Frère, un spectacle sur la Révolution espagnole inspirée de l’histoire de leurs grands-pères, voici Camarades. Avec comme point de départ Mai 68 et les années 1970, les auteurs, metteurs en scène et comédiens de ce collectif ont débuté l’écriture de la pièce par des entretiens avec leurs parents. Puis, hors de leurs cercles intimes, ils sont partis en quête d’histoires pour plonger dans les utopies de la seconde moitié du xxe siècle.

De cette enquête résulte une histoire, celle de Colette : née au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, son enfance à Saint-Nazaire, sa jeunesse en 1968 où elle était étudiante à Paris, ses expériences, ses voyages dans l’Allemagne de la bande à Baader et aux États-Unis, ses combats pour l’égalité des droits des femmes... en abordant mai 68 à partir du regard de leurs parents, au travers de cette histoire vraie, ce sont celles de toute une génération issue de l’après-guerre et ne partageant pas forcément les mêmes opinions, qui nous est racontée. Un récit qui démarre sur les bancs de l’école avec un tableau noir et sa poussière. Puis boites en fer, valises et craies deviennent ruelles, immeubles et appartements pour raconter les explosions, les utopies, les luttes ouvrières, les désillusions et les joies.

Avec la science du bric à brac, dont ils ont le secret, cette pièce entre théâtre d’objets et théâtre documentaire est un prétexte pour s’interroger sur cette période de notre histoire, toujours présente dans les médias et les discours politiques, attaquée par certains, revendiquée par d’autres. Une belle confrontation d’idées où l’on retrouve toute l’intelligence turbulente et l’humour qui font le sel de cette compagnie.