Emilie Dumas - L'essentiel est ce qui manque
Sur ce glacis d’images trop parfaites, l’artiste tente d’ouvrir des passages à l’énergie pure de la vie.
Emilie Dumas ménage des fenêtres dans les murs aveugles de ses maisons rouges, trace des perspectives inédites et fait rutiler de belles automobiles. Mais le mouvement semble figé par une touffeur orageuse.
Allons-nous rester murés dans ces petits coffres ornés de scènes minutieuses, enfermés dans l’espace clos de nos souvenirs ? Immobiles, suspendus dans la moiteur et le calme, quand la nature fait silence avant que l’orage ne gronde. Une inquiétude s’insinue.
Puis les visages s’effacent, les détails s’estompent. Les peintures nouvelles paraissent inachevées. Passée la sourde violence où l’oubli était interdit, dans ses dernières toiles Emilie laisse respirer un espace vierge, où s’inscrit l’invisible part de l’Ange. La possibilité d’une Grâce.
Publié le 14/02/2019